La plateforme 100% Made in France prend de l’ampleur
La plateforme dédiée aux marques et aux consommateurs du Made in France, créée en 2009 et implantée à Montpellier, profite à plein régime du rayonnement de plus en plus important des produits hexagonaux.
100% Made in France se met ainsi au service du savoir-faire français via la mise en ligne d’un annuaire regroupant des entreprises de tout le pays (plus de 500 aujourd’hui) et d’une boutique de produits dédiés.
Cette TPE qui souhaite « démocratiser l’accès aux produits Made in France à tous les consommateurs qui préfèrent la qualité, la proximité et la traçabilité, plutôt que la mondialisation anonyme », surfe sur un concept porteur, assure Romain Davignon (cofondateur) à La Tribune.
« Nous nous développons autour d’une activité de service pour les entreprises afin de les accompagner dans la commercialisation, le marketing et le sourcing de leurs produits. Nous allons également tisser des partenariats tripartites avec les entreprises et les collectivités territoriales », indique-t-il.
Et les résultats suivent de façon plus que probante puisque que le chiffre d’affaires de la structure a doublé entre janvier 2014 et 2015, passant de 35 000 à 70 000 euros. Une réussite qui a séduit le groupe Etic, qui investira dans la plateforme en septembre prochain : « Nous allons bénéficier d’une augmentation de capital de 130 000 euros », révèle-t-il dans la foulée.
Avant de conclure : « Depuis notre création en 2009, nous avons connu deux booms d’activité. Le premier fut en 2012 avec les élections présidentielles qui ont fait du « made in France » un sujet de campagne. Et depuis 2015, nous constatons un accroissement important de la demande. »
2015 serait donc révélatrice d’une montée en puissance des produits français. Pourtant, cela n’a pas été toujours le cas, comme le souligne le reportage « Made in France » de Canal +, datant de mars 2014.
Ce dernier avait en effet retranscrit l’expérience d’un jeune journaliste relevant le défi de vivre « 100% produits hexagonaux » durant douze mois. Une volonté économique patriotique qui s’est révélée être un véritable chemin de croix, et cela pour plusieurs raisons.
Benjamin Carle rapportait alors que nombre de produits indispensables à la vie quotidienne n’étaient pas conçus localement, à l’image du secteur électroménager, déserté. A tel point que certaines scènes cocasses ont animé ce périple, l’intéressé devant par exemple couper ses ongles à l’opinel et rouler en motocyclette des années 70 afin de tenir son pari : « Des faits qui démontrent bien que la France a dû s’adapter à la mondialisation et sectoriser sa production pour rester compétitive », pointait-il du doigt.
Le protagoniste avait également mis en évidence la motivation manifeste des patrons adeptes du concept, mais toutefois réellement dépassés lorsque qu’arrivait le moment de joindre les deux bouts. Une situation symptomatique de la lourdeur des charges françaises qui a dû être contournée, soupirait l’un des entrepreneurs interviewés : « Les intermédiaires dans le process de vente sont supprimés pour limiter les coûts. Et on se charge nous-mêmes de la distribution. »
Pour autant, si l’expérience de B.Carle dénotait d’un pari utopique, le Made in France prend néanmoins son envol aujourd’hui : « Même si la demande nécessite de se professionnaliser davantage », concède de son côté Romain Davignon.
Mathieu Portogallo
Sources : La Tribune – The Doctor Paper