Les astuces des aéroports et compagnies aériennes pour se protéger de la pénurie de carburant
Alors que le mouvement de blocage des raffineries et des dépôts de carburant par les opposants à la loi travail bat son plein, aéroports et compagnies aériennes avouent prendre le problème très au sérieux afin de se mettre à l’abri de « la panne sèche ».
C’est le cas de la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), qui a pris des mesures préventives à cette fin : « Bien que nous nous ne relevons pas de point noir pour le moment, nous sommes en relation quotidienne avec les directeurs d’aéroports depuis le début de la crise. Nous restons vigilants » a-t-elle déclaré auprès de nos confrères du Huffington Post.
Ainsi, diverses solutions sont mises en place par les structures concernées pour solutionner les problèmes liés à la pénurie. L’ensemble des grands aéroports disposent en conséquence de leur propre stock de kérosène, souligne la DGAC.
« Roissy et Orly sont même approvisionnés par le réseau d’oléoducs Le Havre-Paris (LHP), qui les relie à trois raffineries (Gonfreville, Port-Jérôme et Grandspuits). Si l’approvisionnement a été réduit (deux sont en grèves), il n’a pas été coupé », rassure Jérémy Montfrais, porte-parole de l’organisme.
Quant aux autres sites, ils sont tous alimentés par voies routières et ferroviaires : « Pour l’instant, aucun blocage ciblé sur le carburant n’a été constaté, même si les approvisionnements de Nantes et Toulouse ont été perturbés par des barrages routiers », ajoute-t-il.
J.Montfrais précise toutefois que trois exceptions subsistent en raison de leur proximité avec une frontière. « Celui de Strasbourg se fournit en carburant en Allemagne, celui de Lille en Belgique, et celui de Pau en Espagne. Ces derniers restent malgré tout à la merci d’un blocage », tempère-t-il.
Autre solution instaurée par la DGAC, et pas des moindres, l’émission d’une « Notam » (Notice to airmen) recommandant aux compagnies aériennes de faire le plein à l’étranger dans la mesure du possible; une alternative qui avait déjà portée ses fruits en 2010, lors de la dernière pénurie de kérosène.
« Néanmoins, seuls les moyens et courts courriers à destination de l’étranger peuvent doubler leurs réserves. Un vol New York-Paris n’a par exemple pas la capacité de faire le plein pour un aller-retour », explique-t-il.
Enfin, dernière consigne émise par la Direction générale de l’aviation civile, que les aéroports privilégient l’aviation commerciale par rapport à l’aviation dite de « loisir ».
Source : The Huffington Post
Mathieu Portogallo