Investissements étrangers : la France accuse le coup
Selon une récente étude menée par Ernst and Young, la France confirme ses difficultés actuelles à attirer les investisseurs étrangers. Et pour cause, l’Hexagone a connu une baisse des implantations internationales de 2% sur son sol en 2015 par rapport à l’année précédente, souffrant de la comparaison avec ses voisins britannique et allemand (respectivement 20 et 9%).
Le baromètre annuel du cabinet EY qui englobe les 42 pays de « l’Europe économique », Russie et Turquie comprises, atteste parallèlement d’un nombre record de ces implantations en Europe (5083), soit une augmentation de 14% par rapport à 2014 ! Des résultats très encourageants pour le Vieux Continent qui profite ainsi de la création de 217 666 emplois.
La France dénote donc dans ce contexte, puisqu’avec 598 projets à son actif, le pays fait office de mauvais élève en étant le seul à connaitre une régression durant cette période parmi le top 15 européen, indique le rapport.
Un constat qui démontre également un net décrochage avec le Royaume-Uni et l’Allemagne (respectivement 1065 et 946 projets), et une incapacité de Paris à s’affirmer dans tous les secteurs, y compris dans ceux considérés comme des moteurs pour l’investissement étranger, à l’image du numérique ou des services aux entreprises, souligne Europe 1.
Ainsi, « malgré ses efforts pour améliorer la situation, la France pâtit d’une perception fortement dégradée de sa compétitivité-prix », rajoute EY, qui précise dans la foulée que « 72% des décideurs internationaux jugent la fiscalité française peu ou pas attractive et 73% déplorent son niveau de charges sociales. »
Sur le banc des accusés, « l’inflexibilité du marché du travail » fait ainsi office de coupable naturel, alors que « 17% seulement des décideurs jugent la France attractive sur ce point », regrettant « son climat social tendu et le manque de clarté de son environnement politique, législatif et administratif », rajoute-t-il.
Toutefois, si la perception de l’attractivité globale du pays s’est manifestement redressée en 2015 (+12%), avec 80% de décideurs interrogés se disant « plutôt » ou « très satisfaits », ils ne sont plus que 24% à envisager un tel projet dans le futur, contre 35% l’année précédente.
Le cabinet a d’ailleurs conclu son rapport sur une note peu encourageante : « On a le sentiment que les deux-trois années d’efforts faits pour passer la première vitesse ne sont pas assez amples pour rattraper le retard en matière d’attractivité (…) De plus on rentre dans une période d’un ou deux ans où il ne se passera rien en raison de l’élection présidentielle de 2017 », explique l’un de ses associés, Marc Lhermitte.
Mathieu Portogallo
Sources : Boursorama, Europe 1, Sud Ouest, Ernst and Young