PRomesse électorale : l’augmentation des fonctionnaires
Si l’on pouvait presque avoir encore des doutes, c’est désormais définitif : la campagne présidentielle de 2017 est bel et bien lancée dans le camp de la gauche. Première mesure : promettre une augmentation pour les fonctionnaires qui n’en ont pas connue depuis 2010. A moins que ce ne soit pour calmer les esprits après la solidarité affichée par les fonctionnaires contre la Loi Travail le 9 mars 2016 alors que celle-ci ne les concerne pas ?
Les fonctionnaires n’ont pas connu de revalorisation du point d’indice, qui sert au calcul de leur salaire, depuis 2010 : même l’arrivée de François Hollande au pouvoir en 2012 n’y a rien changé. Forcément, la grogne monte.
Or les fonctionnaires sont une part non-négligeable d’électeurs : ils sont 5,3 millions. Le gouvernement étant loin d’être sûr de réussir aux prochaines élections, un petit coup de pouce sur le salaire serait clairement le bienvenu pour s’attirer les faveurs de ces électeurs. C’est en effet Nicolas Sarkozy, candidat à la primaire du parti Les Républicains et qui brigue un second mandat à la présidence, qui avait décidé le gel des salaires.
Toutefois, cette augmentation n’est pas encore connue : Annick Girardin, ministre de la Fonction Publique, annonçait vendredi 11 mars 2016 un geste « symbolique » ; Manuel Valls, lui, déclarait mardi 15 mars 2016 un geste « significatif ».
Problème : accorder une augmentation aux fonctionnaires entraîne une augmentation des dépenses ; et on le sait : le gouvernement cherche à faire des économies partout pour faire baisser le déficit public sous les 3 % dès 2017. La croissance n’étant pas encore au rendez-vous, trop augmenter les fonctionnaires pourrait empêcher d’atteindre cet objectif.
Le journal Les Echos a d’ailleurs fait le calcul : une augmentation de 1 % revient à augmenter la dépense publique de 750 millions d’euros… 1,85 milliard d’euros même selon la Cour des Comptes en augmentant tous les fonctionnaires sans exceptions.
1 % paraît donc beaucoup, mais 0,5 %, fourchette basse de ce qui est attendu, pourrait ne pas être assez… et en attendant la grogne sociale continue de monter.