Du plomb dans l’aile de Volkswagen ?
Le scandale sans précédent qui a cours depuis quelques jours temps chez Volkswagen au sujet de la tromperie sur les émissions de gaz polluants a provoqué de nombreuses mises à pied. Mais ce nettoyage n’est rien à côté de ce qui pourrait affecter la grande marque allemande : une sérieuse baisse dans le niveau de ses ventes. C’est le scénario plus qu’envisageable que prévoient bon nombre d’experts du secteur.
« Le risque, c’est de voir les performances commerciales de Volkswagen touchées par cette affaire. L’image du groupe est en jeu. Cette image, avec cette tricherie, est ternie. Le défi majeur pour le nouveau dirigeant de Volkswagen (Matthias Müller, NDLR) sera de recréer la confiance avec les clients ». C’est selon ces termes que Flavien Neuvy, le Directeur de l’Observatoire de l’Automobile, s’est récemment exprimé. Car force est de constater que la tricherie qu’a volontairement mis en place la firme allemande est en train de provoquer une réaction en chaîne des plus néfastes : une crise de confiance importante qui pourrait tout à fait être synonyme de dégringolade du niveau des ventes. Avec tout ce que cela impliquerait en termes de restructuration des effectifs, plans sociaux et autres fermetures de sites de production.
Des dégâts déjà tangibles
Outre la démission de Martin Winterkorn (aux commandes depuis 2007 et auto-désigné responsable de la triche) et les mises à pied d’autres responsables, des dégâts sont déjà en train d’affecter le groupe. Même s’ils ne sont que financiers pour l’instant, ils sont déjà plus que conséquents : plusieurs milliards de dollars d’amende de sanction sont prévus par la justice et des dépenses proches de 7 milliards d’euros ont été réalisés par le groupe pour faire face au scandale.
Mais l’avenir ne s’annonce guère plus radieux : les Etats-Unis viennent d’interdire toute vente de véhicules diesel de la marque sur son territoire, tout comme la Suisse. Nul doute que d’autres nations leur emboîtent le pas. Et les prévisions de ventes pour l’année 2016 risquent d’être particulièrement faibles.
Mais là où Volkswagen risque bien de jouer gros c’est en Europe où le groupe détient tout de même 25% des parts de marchés. Un marché qui risque bien de décliner sérieusement. Reste à attendre les prochaines semaines pour voir de quelle manière la nouvelle direction du groupe va tenter de redresser la barre.