Paris 2024 : comment réduire les coûts ?
Peu de temps après la candidature officielle de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques de 2024, les avis divergent sur le coût réel que pourrait entrainer l’organisation d’un tel événement. Un rapide coup d’œil aux derniers JO permet de se rendre compte que le coût final est en général bien loin du chiffrage d’origine. Une solution pour réduire les coûts est de choisir des territoires déjà équipés. Une force pour l’Hexagone qui dispose déjà de nombreux sites adaptés à ces compétitions.
Pourquoi Paris ne reproduira pas le scénario des JO de Londres et de Pékin
Selon l’étude de faisabilité, le budget alloué aux JO 2024 ne dépasserait pas les 6 milliards d’euros. L’enveloppe globale serait par ailleurs financée de moitié seulement par l’Etat, le secteur privé prenant en charge l’autre moitié. Ce budget est-il réaliste ? Les vrais chiffres des JO prédédents, organisés en 2008 à Pékin et en 2012 à Londres, montrent que les prévisions initiales sont généralement très loin du compte final.
En Chine, les 2,6 milliards d’euros prévus se sont transformés en 32 milliards effectivement dépensés. Pour la capitale britannique, c’est 10,9 milliards d’euros qui ont été dépensés au lieu de 4,8 milliards. La candidature de Paris a pourtant déjà eu du mal à se mettre en place et le coût faramineux engendré par de tels évènements y est pour beaucoup. Anne Hidalgo, maire de Paris, sait qu’elle va devoir tout faire pour respecter le budget initial et éviter qu’il ne double ou ne triple à mesure de l’avancement du projet.
Quels sont les vrais postes de dépense lors de l’organisation des JO ? Tout d’abord, des infrastructures de haut niveau sont nécessaires pour accueillir les épreuves, ainsi qu’un village olympique pour les sportifs. A cela s’ajoute la réfection des moyens de transports pour accéder au site et pour anticiper sur l’afflux considérable de visiteurs au moment des jeux. Sur ce point, le projet du Grand Paris étant déjà entériné, ses sources de financement ne sont pas prises en compte.
Paris manque encore de quelques infrastructures
Si la capitale pourra tirer profit de la richesse de ses équipements – dont plusieurs sont hautement symboliques, comme le Château de Versailles – plusieurs infrastructures manquent à l’appel. A commencer par le village olympique (1,7 milliards d’euros estimés). L’étude d’opportunité précise également qu’il faudrait disposer de sept arénas couvertes (de 5 à 15 000 places), d’un stade de hockey sur gazon de 10 000 places, d’un centre aquatique comprenant une piscine couverte de 12 000 places et une autre de 5 000 places dévolue au water polo, et enfin d’un stand de tir.
Les opposants au projet soulignent régulièrement l’inutilité manifeste de tels équipements une fois les jeux terminés… Un détail, répond-t-on de l’autre côté, comparé, par exemple, à ce que la Chine avait du entreprendre. La reconversion de ces infrastructures après les JO est également envisagée pour éviter qu’elles ne demeurent vides et inutilisées. La construction du village olympique permettrait de « participer à l’effort de construction en logements manquants en Ile-de-France » et 200 millions d’euros seraient affectés à « la nécessaire mise en accessibilité pour les personnes à mobilité réduite de certaines infrastructures de transport » selon l’étude.
Quid de la ville qui prendra en charge les jeux nautiques ? Pour maintenir les dépenses au strict nécessaire, le plus judicieux serait là aussi d’avoir recours à un territoire déjà équipé.
Bien choisir son coéquipier pour les jeux nautiques
Les regards se tournent donc vers le lieu qui accompagnera Paris pour accueillir les épreuves aquatiques. Six territoires sont en lice : Brest, Hyères, La Rochelle, Le Havre, Le Morbihan et Marseille. Il revient donc à la capitale de sélectionner un coéquipier disposant déjà d’infrastructures adéquates. Il faut entendre par là la panoplie complète des JO : village olympique, bâtiments pour la presse, et bien sûr – puisqu’il s’agit de jeux nautiques – un immense plan d’eau disponible tout l’été. Des critères « obligatoires » dont ne disposent pas tous les candidats.
Marseille par exemple ne dispose pour le moment d’aucune infrastructure permettant la mise en place d’un village olympique. La ville figure pourtant parmi le trio de tête, avec le Morbihan et La Rochelle. De quoi craindre une extension des coûts qui serait mal vue par la population. Selon un sondage Ipsos, seule une petite majorité de Français (51,9 %) est favorable à une candidature de Paris à l’organisation des jeux Olympiques d’été de 2024. Le coût qu’engendreront ces jeux est évidemment un aspect essentiel de l’adhésion des citoyens à ce projet.
Ce n’est cependant pas le seul. Depuis plusieurs jours, circule une pétition qui dénonce la première place de La Rochelle dans cette compétition. Alors que la ville était déjà aux côté de Paris lors de ses deux précédents échecs, elle s’apprêterait à remporter une nouvelle fois les épreuves nautiques, ceci pour des raisons plus politiques que sportives selon la pétition. Des accusations qui restent de l’ordre de l’hypothétique, mais qui ont tout de même réussi à réunir le 4 septembre à 16h pas moins de 500 signataires en quelques heures à peine. Preuve que les Français ont beau être prudents, crise économique oblige, ils n’en restent pas moins intéressés par le dossier parisien. Reste à la capitale d’éviter les écueils des JO passés et de bien choisir son coéquipier.
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