45.000 retraités pratiquent une activité professionnelle en plus de leur pension
Depuis la simplification du dispositif depuis 2009, le nombre de personnes qui a une activité professionnelle avec leur retraite n’a cessé d’augmenter.
D’après les chiffres que l’Insee avait publiés pour 2013, près de 452.000 personnes exercent en plus de leur pension une activité professionnelle. Une véritable hausse favorisée surtout par l’article 88 de la loi sur le financement de la Sécurité sociale de 2009 qui consiste à développer le dispositif et favorise le cumul pour tous les retraités remplissant les conditions d’une retraite à taux plein.
L’Insee se base sur les chiffres que le Conseil d’orientation des retraites avait fournis, estimant que 350.000 retraités exercent d’autres activités professionnelles en plus de leur pension. Le chiffre connait une augmentation de 4,4%, s’ajoute à cela 53.800 personnes qui dépendent du RSI commerçants, et 20.600 pour le RSI artisans. Au total, environ 405.000 personnes cumulent pension et activité professionnelle, d’après la COR. L’Insee a également rajouté 47.000 personnes qui ont une autre activité professionnelle qui n’a rien à voir avec leur secteur d’origine.
«Cela peut paraître un chiffre important, mais si on l’on enlève les cadres qui s’installent comme consultants, et cotisent donc chez les indépendants, je trouve ce chiffre finalement assez faible. En fait, la tendance est vraiment à la poursuite de son activité en tant que salarié, parfois dans la même entreprise. Cela confirme l’importance du travail comme réseau social, et cela permet aux entreprises de garder des compétences à moindres frais, car 75% des cumulards exercent à temps partiel», explique Philippe Crevel économiste et secrétaire général du Cercle de l’Épargne. Il a ensuite ajouté: «Suite à la loi sur les retraites de François Hollande, depuis le 1er janvier 2015, les cotisations sociales que paient ces salariés ne leur ouvre plus de droits pour compléter leur pension. C’est évidemment une très bonne affaire pour les caisses de retraite».
Il y a quand même une importante diversité de situation dans ces données. En premier lieu, sur les catégories socioprofessionnelles, l’Insee estime que c’est une situation logique favorisée par le faible taux de remplacement retraite-salaire chez les salariés les mieux payés par rapport aux postes peu qualifiées, mais aussi les compétences professionnelles qui attirent l’attention des employeurs.
Il y a également la répartition géographique. Si la tendance concerne les 4% de retraités qui ont encore une activité déclarée, les régions les plus dynamiques se démarquent par des taux nettement plus élevés: l’Ile-de-France (18,9% des retraités selon les chiffres de la CNAV en 2014) ou Rhône-Alpes (10,5%) sont en tête de liste. Dans les DOM-TOM par contre, les emplois-retraites n’existent presque pas.
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