Le Terminal méthanier de Dunkerque en service d’ici la fin de l’année
Après quatre années de travaux, le deuxième plus grand chantier industriel de France devrait finalement respecter les délais et entrer en activité d’ici la fin de l’année 2015. Le Terminal méthanier de Dunkerque planifie actuellement sa dernière phase de tests avant son lancement officiel sur un marché du gaz naturel liquéfié qui retrouve progressivement son dynamisme.
Le Terminal méthanier de Dunkerque, futur fleuron de l’industrie gazière française, vient de valider une étape importante de son calendrier et devrait prochainement entrer dans la dernière phase de tests prévue avant sa mise en service. Le chantier est aujourd’hui achevé à plus de 93% et la mise en eau du tunnel lié au système de réchauffement du GNL (via l’exploitation de la chaleur existante des eaux rejetées par la centrale de Gravelines), est attendue aux alentours du 15 août prochain.
Pour rappel, ce processus permettra à ce nouveau terminal d’éviter l’émission de 50.000 à 100.000 tonnes par an de CO2. Un procédé unique qui évitera en effet de brûler du gaz pour réchauffer l’eau utilisé pour regazéifier le GNL, procédure indispensable à son exploitation et généralement très coûteuse en énergie. Cette économie d’énergie significative a cependant largement complexifié le chantier puisqu’il a fallu creuser sur 5 km, par 40 mètres de fond dans la couche d’argile, pour déboucher sous la centrale de Gravelines.
Lancé en 2012, le chantier du terminal méthanier de Dunkerque aura donc duré près de quatre ans et mobilisé plus d’un milliard d’euros d’investissements répartis entre la société Dunkerque LNG, le grand port de Dunkerque et le groupe GRTgaz engagé dans la restructuration du réseau de distribution. L’électricien français EDF est à ce jour actionnaire majoritaire de Dunkerque LNG, aux côtés de l’opérateur gazier belge Fluxys (qui exploite le terminal méthanier de Zeebrugge) et de Total.
Selon le calendrier du projet, le premier méthanier pourra accoster à la fin du mois d’octobre. S’en suivra alors deux mois de tests en service opérationnel qui permettront de mettre au jour l’ensemble des atouts de cette nouvelle installation énergétique. Comptant trois réservoirs d’une capacité de 190.000 m3 et un port en eau profonde, qui le rend accessible toute l’année, ce terminal pourra accueillir toutes les tailles de méthaniers, utiliser seulement une partie des capacités de stockage et varier les volumes envoyés sur les réseaux belge et français, en fonction de la demande.
Il représentera par ailleurs, avec une capacité de 13 milliards de m3 par an, près de 20 % des consommations de gaz française et belge réunies. Des contrats d’approvisionnements auraient déjà été conclus dans ce sens. En effet, comme l’indique dans les Echos Marc Girard, président de Dunkerque LNG, « nous avons déjà vendu 10 milliards de mètres cubes à deux clients, EDF et Total, à travers un contrat de vingt ans qui sécurise nos revenus ». Pour le reste, Marc Girard compte bien sur la compétitivité de ses installations pour proposer des tarifs attractifs sur un marché qu’il estime en redémarrage. Le marche du GNL présente en effet de belles perspectives à long terme avec plus de 4% par an en moyenne d’ici à 2025, selon le cabinet IHS, contre 2% pour le gaz en général.