Savon de Marseille chez Franprix ou encore Terroir made in China… Attention aux arnaques de l’été
Ne pas informer l’origine d’un produit vendu est une pratique très connue des fraudeurs.
Les herbes de Provences, les camemberts de Normandie, le cassoulet de Castlenaudary… les plus grands plats typiques de la gastronomie française sont exposés sur les marchés estivaux, mais les arnaques aussi. Certains commerçants jouent le bluff et d’autres frôlent les infractions.
Certains produits n’ont rien d’autre de locaux autres que leur nom, des Appellations d’origine protégée malmenées ou encore des locations saisonnières mensongères et toutes formes de fraudes se présentent en été, et leurs auteurs ne sont plus des amateurs. Ils disposent d’une importante forte de persuasion capable de berner tout le monde.
Attention aux baraques à frites ou à certains commerces saisonniers. « Les infractions en matière de sécurité alimentaire sont régulières », met en garde Marie Taillard, de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF).
L’huile des fritures est la plus classique. En général, elle doit être changée de temps en temps, mais certains « des saisonniers cuisent les frites dans de l’huile devenue noirâtre et dégoutante ». la DGCCRF effectue des contrôles chaque année, mais il y a encore des infractions. Il y a également les camions non réfrigérés. « De temps en temps, on arrête des saisonniers qui transportent de la viande ou de la charcuterie sans aucun moyen de réfrigération. » C’est le meilleur moyen d’attraper une salmonellose.
Parmi les aliments qui sont proposés sur les étals, des marchés ont des publicités mensongères. Le taux des anomalies constatées a connu une hausse de 18% en 2014. Cela concerne aussi bien des « légumes de la ferme » qui ont été achetés en Espagne, ou encore du savon de Marseille qui ne suit pas le processus de fabrication du produit, de la charcuterie corse conçue industriellement avec des porcs vivant sur le continent, … « Tant que le produit n’a pas d’appellation officielle, on lui fait dire ce que l’on veut », avait fait remarquer Florence Humbert de l’UFC-QUE Choisir. La moutarde de Dijon n’est pas une AOP, vu que 95% des graines qui la composent sont importées du Canada.
Même si les produits sont protégés, il y en a encore ceux qui travaillent sur les nuances. Le ‘camembert de Normandie’ est une AOP, mais attention au ‘camembert fabriqué en Normandie’ dont le lait peut provenir de n’importe quelle autre région ! »
Les commerçants piègent les touristes avec des décorations artisanales. « Un savon acheté dans un supermarché quelconque, entouré d’un joli ruban et revendu trois fois plus cher sur le marché », explique Marie Taillard. « ’Goutez l’huile d’olive pour savoir’, répondent-ils quand on les questionne sur l’origine du produit. Sauf que la plupart de gens ne feront pas tout de suite la différence », ajoute Florence Humbert.