L’ordre des castes hindoue bousculé par l’économie de marché
La société hindoue est traditionnellement basée sur un système très fermé de classes, mais les réformes politiques de l’économie du pays font doucement évoluer les choses. Même la caste des Dalits (les intouchables) pourtant au bas de l’échelle, profite de la libéralisation de l’économie pour commencer à s’extraire, pour certains de leurs conditions historiques.
Les Dalits représentent un sixième de la population, ils sont les plus mal logés, et occupent les emplois comme le nettoyage des toilettes ou la crémation des cadavres. Ils ne peuvent normalement pas être touchés par les castes supérieures. Des réformes politiques entreprises depuis l’indépendance de 1947 leur ont donné une petite lisibilité et une représentation par un système de quotas dans les rouages de l’État. La discrimination surtout dans les campagnes reste très forte.
Cependant, une étude menée dans un district de l’état d’Uttar Pradesh montre que les Dalits profitent des réformes économiques de 1991 qui ont supprimé des contrôles et introduit plus de « libéralisme ». Ils exercent de nouveaux métiers, profitent des nouvelles techniques et de la mondialisation. Ils peuvent ainsi échapper aux monopoles institués par les castes supérieures. La concurrence générale impitoyable a mis en évidence le prix proposé qui passe avant l’appartenance à une caste quelconque. Certains Dalits sont devenus aujourd’hui des patrons millionnaires qui embauchent des salariés de castes supérieures.
Il ne s’agit nullement d’évoquer une révolution, ni une action uniquement émancipatrice, mais de prendre en compte une évolution sûrement irréversible et d’en saisir les effets sur une société longtemps figée.
Crédit photo : Mekong69