Les « seniors » de Tokyo devront-ils s’exiler à la campagne
Dans les 10 prochaines années, la population de plus de 75 ans à Tokyo devrait augmenter de 1,75 million. Cela signifie que 5,7 millions de personnes âgées devront être prises en charge dans la capitale, pour faire face, le gouvernement japonais, depuis le mois de juin s’appuie sur le rapport d’un think tank « Japan Policy Council », pour envisager de déplacer les » seniors » tokyoïtes dans les campagnes, ou plutôt les zones désertées de l’archipel.
Le document s’appuie sur une étude qui recense 26 préfectures où les infrastructures et les hôpitaux locaux pourraient drainer un nouveau flot de personnes âgées alors que les maisons de retraite de Tokyo débordent. Il y aurait déjà une pénurie de 130.000 lits. La relocalisation des seniors dans les campagnes permettrait de soutenir l’économie locale, maintenir des emplois, et aussi en créer de nouveaux. Pour accompagner ce mouvement de populations, le Japan Policy Council a aussi recommandé la création de nouveaux lieux culturels, dédiés à l’épanouissement personnel des seniors.
Cette annonce est de nature à choquer dans un pays ou la tradition, veut que les enfants s’occupent de leurs parents jusqu’à leurs morts et ou tout le monde s’accorde à penser que les retraités vivent mieux lorsqu’ils sont entourés de leur famille. Politiquement, il s’agirait aussi d’empiéter sur un traditionnel fonctionnement en quasi-totale autonomie des régions, et économiquement de trouver des fonds nécessaires pour des nouveaux services publics et des résidences.
Conséquence d’une natalité faible la population globale va passer de 127 millions à 87 millions, 40 % des Japonais seront âgés de 65 ans d’ici 2060. 896 municipalités pourraient disparaître à cause d’un manque de femmes et d’enfants. Le Japon va peut-être devoir ouvrir un peu plus ces portes à l’immigration.
Crédit : Jean-Marie