Les banques du Luxembourg s’adaptent aux nouvelles réglementations
Le ministre des finances luxembourgeois, Pierre Gramegna, et l’Association des banques et banquiers du Luxembourg (ABBL) dressent le premier bilan de l’arrivée des nouvelles réglementations pour le secteur bancaire du Luxembourg, avec notamment la mise en place de l’échange automatique d’informations au mois de janvier 2015. Ils se montrent optimistes sur la capacité d’adaptation des banques du Grand-Duché.
Avec la pression internationale pour que le Luxembourg s’aligne aux normes de l’OCDE en matière de réglementation bancaire, les banques luxembourgeoises n’étaient pas rassurées quant à leurs perspectives d’avenir. Le secteur phare de l’économie du Grand-Duché repose en effet sur la gestion de fortune de clients internationaux et la crainte de fuite de capitaux n’était pas illégitime.
Yves Maas, le président de l’ABBL se veut rassurant: « Les banques ont su s’adapter aux nombreux changements auxquels elles ont dû faire face ces dernières années. Cela prouve qu’il est solide ». Un avis partagé par le ministre des finances luxembourgeois, Pierre Gramegna, qui affirme au Financial Times: « Nous avons gagné d’autres clients, venant de la région du Golfe et en Asie ».
D’après le ministre, ce resserrement de la réglementation est même plutôt bénéfique pour les banques privées du Luxembourg. Le secret bancaire détériorait l’image de la place financière du Grand-Duché et une certaine incertitude régnait sur le processus législatif en cours. Maintenant que le Luxembourg s’est aligné àsur ces normes, les banques du pays ont certes perdu des clients européens, mais ces départs ont été compensés par l’arrivée d’une clientèle des pays émergents, attirée par la stabilité du Luxembourg.
Un basculement géographique qui exige néanmoins une capacité de réaction pour les acteurs du marché de la gestion de fortune du Grand-Duché. Pour pouvoir répondre à la demande en provenance des pays émergents, les banques privées doivent s’implanter sur de nouveaux marchés. C’est la stratégie adoptée depuis quelques années par la Banque Havilland, qui dispose de bureaux au Luxembourg, à Londres et à Monaco, et a récemment fait l’acquisition des succursales à l’international de la Banque suisse Pasche.