Contre Uber, les taxis estiment que leur « survie est en jeu »
« Taxi en grève ». Les chauffeurs de taxi se sont mobilisés ce jeudi 25 juin sur la place Denfert-Rochereau, à Paris. Ils portaient tous un même brassard jaune. Ce brassard est le symbole du « ras-le-bol » d’une profession qui est menacée par un concurrent qu’elle définit comme un « clandestin déloyal » : Uber.
Depuis quelques mois, le service de VTC a engagé un bras de fer avec l’État concernant son application mobile UberPop qui relie les passagers avec des conducteurs particuliers.
Une quarantaine de chauffeurs a bloqué toutes les artères qui accèdent à la Place Denfert-Rochereau. « UberPop est en train de casser le marché et de voler notre métier. Nous sommes au bord du gouffre, c’est notre survie qui est en jeu », c’est plain un chauffeur de taxi.
Maamar, chauffeur de taxi indépendant depuis deux ans s’inquiète également de son avenir : « J’ai acheté ma licence 235 000 euros, j’ai pris un crédit sur dix ans pour ça. Depuis qu’Uber est arrivé, mon chiffre d’affaires coule. Je regrette d’être entré dans ce métier ».
Les chauffeurs de taxi accusent le fait que les chauffeurs de VTC ne sont pas des chauffeurs professionnels et qu’ils ne sont pas soumis à la règle de licences, obligatoire pour les chauffeurs de taxi pour rouler en règle. Les chauffeurs de taxi estiment que la concurrence d’UberPop est déloyale.
« Ils font du racolage alors que c’est interdit, souligne Amar. Il y a deux semaines, je me suis battu avec un chauffeur devant le parc floral de Vincennes. Il y avait beaucoup de monde, les taxis étaient pris d’assaut, donc les VTC récupéraient les clients. Mais ils n’ont pas le droit de faire ça ! »
Un passant avait interrogé un chauffeur de taxi: « Si les gens sont en colère contre vous, c’est peut-être parce qu’il y a un problème, non ? », suggère-t-il poliment. Immédiatement, le chauffeur s’empresse de défendre la qualité du service qu’il rend à ses clients. « Nous sommes 17 700 à Paris. Il y a peut-être une cinquantaine de chauffeurs qui font mal leur travail », relativise un autre.
crédit photo: Matti Blume, MB-one