José Eduardo dos Santos veut diversifier l’économie angolaise
L’Angola fait partie de ces nouveaux Lions d’Afrique qui tirent la croissance mondiale depuis quelques années. Le président José Eduardo dos Santos utilise à bon escient la rente pétrolière pour diversifier son économie comme l’a encore souligné l’Elysée lors de la visite en France du président angolais en avril 2014…
José Eduardo dos Santos assure la stabilité de son pays
Pour expliquer les problèmes économiques de l’Afrique, le think tank L’Afrique des idées met en cause « l’instabilité politique ; la faiblesse du leadership et la vision stratégique déficiente chez de trop nombreux acteurs-clés de la décision politique et économique continentale ». Une critique qui ne vise toutefois pas le président de la république angolaise, José Eduardo dos Santos, en poste depuis 1979.
Après avoir réussi à mettre fin à la guerre civile qui ravageait son pays et son économie, le leader du Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) a repositionné l’Angola dans « la course à l’émergence ». Actuellement considérée comme la troisième économie de l’Afrique subsaharienne, et annoncé comme le premier producteur de pétrole en 2016 par l’Agence Internationale de l’Energie, le chef de l’Etat a d’ores et déjà annoncé des mesures pour faire face à la chute des cours des produits pétroliers.
Alors que le Plan National pour le Développement sur la période 2013/2017 va se poursuivre, le Parlement a voté la suspension du remboursement de la dette et une réforme de la fiscalité. Même si Flavio G. I. Inocencio, professeur à l’Université Agostinho Neto, invoque des auteurs tels que Frederick Hayek ou Frédéric Bastiat pour diagnostiquer « le syndrome hollandais », la diversification de l’économie a d’ores et déjà commencée.
Agriculture et transports : entre diversification de l’économie et priorité nationale
Depuis plusieurs années, José Eduardo dos Santos s’attèle à relancer le secteur agricole, et plus spécifiquement la filière du café. Quatrième exportateur mondial dans les années 70, l’Angola dispose des atouts nécessaires pour accroître sa production selon le spécialiste de l’Action for Rural and Environmental Development (ADRA-Angola), Fernando Pascheco.
La journaliste à Radio France Internationale, Estelle Maussion constate cependant auprès des travailleurs des fazendas que « le café n’est pas [encore] compétitif ». Cependant en 2009, le directeur de l’Institut du Café d’Angola, Joao Neto, se montrait confiant : « La production augmente en moyenne de 30 % par an. Elle devrait donc atteindre 17 000 tonnes cette année ». Un secteur stratégique car par le passé, la culture du café avait généré un effet d’entraînement sur le reste de l’économie, et notamment sur les cultures vivrières.
Enfin, on note également d’importants progrès dans le secteur ferroviaire alors qu’une étude de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest et l’Africa Infrastructure Country Diagnostic de la Banque Mondiale ont souligné l’importance de ce moyen de transport. A l’issue de la rénovation de la ligne Laubito-Luau, le chef du chemin de fer de Benguela, José Carlos Gomes constate : « Aujourd’hui, qui sont les grands gagnants ? Le peuple angolais, mais aussi l’Europe et les États-Unis, qui vont pouvoir utiliser le train pour transporter des minerais et alimenter leur industrie »…