COP21 : les entreprises s’engagent, les ONG protestent
Du 30 novembre au 11 décembre 2015, Paris organise la 21e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. La manifestation qui sera présidée par le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, doit aboutir « à un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le dérèglement climatique ». Pour financer l’événement, 20 entreprises mécènes ont été sélectionnées mais déjà les ONG protestent…
Cet hiver, Paris redeviendra pendant quelques jours le centre du monde. Entre diplomatie et écologie, la France devra tenir son rang de puissance mondiale. Érigée en priorité du quinquennat de François Hollande, la réussite de la transition énergétique dépend essentiellement de cette réunion internationale. Au total, plus de 165 millions d’euros seront dépensés pour assurer la réception d’environ 40 000 invités.
De plus, le secrétaire général chargé de la préparation et de l’organisation de la COP 21, Pierre-Henri Guignard, précise : « le gouvernement vise la certification ISO 20121, obtenue par Londres pour l’organisation des Jeux olympiques en 2012 ». A titre d’information, cette norme « s’applique à toute structure ou personne organisant des événements de toute nature, qui s’engage dans un plan d’action à maîtriser l’impact social, économique et environnemental de l’événement ».
Pour atteindre ces objectifs ambitieux, le gouvernement pourra cependant compter sur la participation de plusieurs entreprises mécènes. En effet, M. Fabius a annoncé que 20 entreprises (ACI, Air France, Axa, BNP Paribas, CCR, CDC, Derichebourg, EDF, Engie, ERDF, Galeries Lafayette, Generali, Ikea, JC Decaux, La Poste, LVMH, Michelin, Renault Nissan, Sedif, Suez Environnement) allaient financer 10% de la conférence, en attendant que d’autres entreprises étrangères se joignent à l’initiative.
On sait par exemple qu’EDF veillera à fournir de l’électricité décarbonée, pendant que Renault mettra à disposition une flotte de 200 véhicules propres et que Suez Environnement et Derichebourg s’occuperont de la gestion des déchets. Alors que ces contributions s’inscrivent pleinement dans l’esprit de « l’Agenda des solutions », certaines ONG reprochent néanmoins au gouvernement d’orchestrer une campagne de greenwashing.
Pourtant, à New York en septembre 2014, toutes les parties prenantes s’étaient effectivement engagées à « respecter une démarche multi-acteurs et associer des partenaires variés et de tous pays autour d’une vision et d’objectifs partagés ». Au moment où les industriels s’engagent concrètement dans la transition énergétique, le président d’Engie, Gérard Mestrallet, invite d’ailleurs les commentateurs à ne pas prendre « la photographie du passé comme seule référence »…