L’aéroport de Toulouse vendu à 308 millions d’euros
L’État vient d’annoncer la vente de 40,9 % de la société de gestion de l’aéroport de Toulouse-Blagnac à un consortium chinois pour la somme de 308 millions d’euros comme l’avait annoncé un arrêté publié le 17 avril au Journal officiel.
L’arrêté a également stipulé une option de vente des 10,01 % qui reste sur les 60 % que l’État avait dans la société Aéroport Toulouse-Blagnac qui s’occupe actuellement de la quatrième plateforme régionale de France. « L’option de vente pourra être exercée par l’État à l’expiration d’une période de trois ans et pendant une période de six mois renouvelable une fois » a précisé l’arrêté.
Les 40 % des collectivités locales ne seront pas touchés par cette privatisation. Casil Europe, holding française crée par le groupe d’État chinois Shandong Hi-Speed groupe et le fonds d’investissement hongkongais Friedman Passific Asset Management a repris les 49,9% d’ATB. Les deux sociétés ont gagné l’appel d’offres pour ATB sous le nom du consortium Symbiose.
Cependant, les riverains s’opposent formellement à l’ouverture du capital d’ATB à un consortium chinois. Ils évoquent entre autres l’augmentation des nuisances à cause de la hausse du nombre des vols prévue par Symbiose.
En effet, les Chinois envisagent un plan de croissance de l’aéroport avec près de 18 millions de passagers jusqu’en 2046, contre 7,517 millions en 2014.
» C’est une nouvelle page de l’histoire de notre aéroport qui s’ouvre. Symbiose va donner un nouvel élan au développement de notre plate-forme « , a expliqué Jean-Michel Vernhes, président du directoire de l’aéroport. Le maire de Toulose, Jean-Luc Moudenec, a dit qu’il resterait « vigilant » et exigé la conclusion d’un « pacte d’actionnaires » entre les collectivités actionnaires et les Chinois « pour formaliser et donner une portée juridique » aux engagements pris dans le cahier des charges, surtout « la nécessité d’une majorité qualifiée des deux tiers pour l’adoption des décisions les plus stratégiques, ce qui confère de fait un droit de veto aux actionnaires locaux ».
Sauf que l’Europe Écologie -les Verts un « pacte secret d’actionnaires », qui existent déjà entre l’État et l’acquéreur chinois, « donne tous les pouvoirs au gestionnaire choisi par le gouvernement ».
« Arrêtons de croire en une hypothétique minorité de blocage des pouvoirs publics », déclarent les écologistes. Ils évoquent le fait que la publication de l’arrêté ne tue pas les actions en justice, dont la requête pour action en nullité contre le pacte d’actionnaire déposée le 13 avril.
« Le combat ne fait que commencer », remarque Chantal Beer-Demander, présidente du Collectif unitaire contre la privatisation de la gestion de l’aéroport. L’association accuse » un déni de démocratie puisque l’État n’attend pas la décision du Conseil d’État pour céder ses parts
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