Dailymotion demande à rester français sous la direction de Vivendi
Les dépôts récents consécutifs sur les offres de rachat de Dailymotion par Vivendi et Orange semblent satisfaire le gouvernement, car dans cette perspective, le joyau français va rester tricolore.
Suite au retrait du groupe Hongkongais PCCW, Dailymotion vient d’officialiser à nouveau son offre mardi. Vivendi avait annoncé dans son souhait de vouloir acquérir 80 % des actifs de la plateforme de vidéo pour un montant de 217 millions d’euros. Si les négociations s’avèrent fructueuses, Orange conserverait alors les 20 % du capital de Dailymotion. Ce Dernier est estimé à 265 millions d’euros lors des dernières opérations.
Le groupe PCCW, avait reculé et avait annoncé officiellement sa décision de « mettre un terme » aux négociations avec Orange pour acquérir 49 % de Dailymotion, cette négociation a pris fin en raison de l’attitude du gouvernement français, qui souhaitait donner du temps au partenaire européen à se manifester pour le rachat de la plateforme.
Emmanuel Macron, ministre de l’Économie et de l’Industrie, avait surtout demandé à ne pas laisser au groupe hongkongais PCCW l’exclusivité de Dailymotion, il a pris cette décision au nom de l’État actionnaire d’Orange à 24,9 %, ceci afin de trouver une solution européenne, mais surtout de favoriser les groupes français comme Fimalac de prendre le temps avant de faire une proposition.
Orange, propriétaire de Dailymotion avait démenti tous les rumeurs sur une négociation exclusive pour le rachat de la plateforme, et avait précisé qu’il « n’était pas en négociation exclusive avec qui que ce soit » et de « ne pas être hostile à l’entrée d’un partenaire stratégique pour accompagner et accélérer le développement de Dailymotion ».
Cependant, ce n’est pas la première fois que l’État français s’oppose au rachat de Dailymotion par des étrangers. En 2013, Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif à l’époque s’était farouchement opposé à la proposition du géant américain Yahoo!, pour le rachat de la plateforme à 300 millions de dollars, soit 75 % du capital de Dailymotion, en faisant échouer les négociations menées par Orange.
Mais cette pratique avait déclenché la polémique sur le protectionnisme économique français, et que cela va donner un coup de frein sur les investissements des étrangers en France. « La notion de patriotisme économique appliquée à ces activités d’internet, qui par définition ne connaît pas les frontières, je ne la trouve pas forcément très pertinente » avait indiqué Stéphane Richard, sur RTL.
Il avait expliqué la raison d’une telle décision « Ce qui compte le plus, c’est de garder des circuits de décision en France, garantir l’emploi (…) être sûr que tout ça va rester avec un fort ancrage français ». « Vivendi a pris des engagements très forts sur tous ces points. On est forcément plus en confiance avec un acteur français qu’avec un partenaire étranger” a-t-il dit .