Bruxelles attaque Google pour abus de position

Bruxelles attaque Google pour abus de position

googlephotodillustrationD’après la Comission, les utilisateurs de Google n’obtiennent pas nécessairement les résultats les plus pertinents à leur recherche et que Google avantagerait plutôt ses servies.

La Commission européenne a lancé mercredi 15 avril, une accusation contre le géant américain d’abus de position dominante dans la recherche sur internet, après avoir tenté de trouver pendant plusieurs années une voie de conciliation.
La Comission a également ouvert une enquête pour savoir si le géant américain n’aurait pas enfreint les règles européennes de concurrence avec le système d’exploitation pour téléphone portable Android.
« Je crains que l’entreprise n’ait injustement avantagé son propre service de comparaison de prix, en violation des règles de l’UE en matière d’ententes et d’abus de position dominante « , a expliqué la commissaire européenne chargée de la Concurrence, Margrete Vestager, avant de partir aux États-Unis pour une visite de deux jours.

« L’objectif de la Commission est d’appliquer les règles européennes (…) de manière à ce que les entreprises opérant en Europe ne privent pas artificiellement les consommateurs européens d’un choix aussi large que possible ou n’entravent pas l’innovation « , a ajouté Mme Vestager et ce, en évitant un vrai bras de fer entre États unis et la France.
« Mes enfants et moi-même ne nous disons jamais que telle entreprise est européenne ou américaine. Nous utilisons Google, car il offre de très bons produits « , a elle-même annoncé devant la presse.
En fait, la Commission a peur que les utilisateurs de Google qui constituent 90% des recherches sur Internet dans la majeure partie des pays d’Europe « ne voient pas nécessairement les résultats les plus pertinents en réponse à leurs requêtes « .
Bruxelle a envoyé une « communication de griefs  » à Google qui a seulement dix jours pour répondre. « Google a la possibilité de convaincre la Commission du contraire. Toutefois, si l’enquête devait confirmer nos craintes, Google devrait en assumer les conséquences juridiques et modifier la façon dont elle conduit ses activités en Europe « , a expliqué Mme Vestager.

Il est toujours possible de trouver une solution à l’amiable, et dans le pire des cas, Google pourrait être soumis au payement d’une amende correspondant à 10% de son chiffre d’affaires soit plus de 6 milliards de dollars.
« Tout est ouvert. Il ne faut fermer aucune porte « , a insisté la commissaire européenne. « Une communication des griefs est une invitation pour avoir une audition publique et j’invite Google à utiliser toutes les opportunités « , a-t-elle expliqué.
Les autorités américaines de la concurrence avaient blanchi le géant de Montainview, il a deux ans, qui avaient juste été contraints de tenir des engagements de la bonne conduite, sur les brevets et la publicité en ligne. La commission fédérale du Commerce avait clôturé l’enquête ouverte en juin 2011, en disant qu’elle n’avait pas trouvé des preuves d’abus de position dominante dans la recherche en ligne.

Le gendarme européen de la Concurrence a ouvert une enquête vers la fin de 2010. Depuis plusieurs années, Joaquin Almunia a cherché des solutions de conciliation en demandant à Google de trouver des « remèdes « . Sauf que les solutions avancées par Google avaient toutes été rejetées par la Commission à trois reprises.
L’organisation Fair Search représentant plusieurs concurrents comme Tripadvisor, Orace et Microsoft, était content de l’avancement de la situation qui est un « pas significatif pour mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles « , de Google qui ont « porté atteinte à l’innovation et au choix des consommateurs « .
Vers la fin de novembre, le Parlemet européen avait voté à une très large majorité, un processus qui vise au démantèlement de Google, un texte symbolique, mais qui affligerait plus de pression supplémentaire sur le groupe . La résolution demande à la Commission « a envisager des propositions visant à séparer les moteurs de recherche d’autres services commerciaux « .

Concernant Android, la Commission pense également « évaluer si, en concluant des accords anticoncurrentiels et/ou en commettant d’éventuels abus de position dominante, Google a illégalement entravé le développement et l’accès au marché des systèmes d’exploitation pour appareils mobiles ainsi que des applications et des services de communication mobile de ses concurrents « .

Crédit photo: google.com