Une loi antipesticide en France pour la survie des abeilles
Les députés français viennent de voter le 19 mars 2015 dernier une loi interdisant l’utilisation de quelques insecticides, néonicotonoïdes (voisin de la nicotine) considérés comme hautement toxiques pour les abeilles sont les insectes pollinisateurs à partir de janvier 2016. Mais les sénateurs suivront-ils ce mouvement ? Et est-ce que serait pareille dans le monde entier ?
La loi consiste à l’utilisation des produits comme le Gaucho, le Confidor, le poncho-Maïs, le Proteus et le cruiser. Ces pesticides sont très dangereux pour les abeilles, les bourdons et les papillons car ils imprègnent la plante de la racine au nectar.
Les produits agissent le système nerveux des abeilles, entrainant leur désorientation et leur rendent vulnérable face aux maladies et aux parasites. Les néonicotonoïdes sont les plus dangereux et peuvent même entrainer l’effondrement de toute une colonie. Les néonicotinoïdes ont été introduits en France durant les années 1990. Le taux de mortalité des abeilles a augmenté de 5% en 1994 et 30% aujourd’hui. Les rendements de miel ont divisé par trois sur la même période : la récolte nationale du miel a été de 10 000 tonnes en 2014.
Le vote du 19 mars était contre l’avis du gouvernement, alors que différentes études ont montré la dangerosité des néonicotinoïdes sur les abeilles. « Le cadre européen ne permet pas une interdiction aussi stricte » a expliqué la ministre de l’écologie Ségolène Royal, qui n’est pas d’accord avec l’interdiction intégrale des néonicotinoïdes. Or, concernant l’interdiction totale des biberons contenant du bisphénol, la France à devancer les pays de l’Europe, et elle n’a pas attendu pour l’interdiction du poncho-Maïs, qui était destiné aux semences de la céréale. La France était la première à dire que c’est dangereux pour les abeilles.
Il a été d’ailleurs été interdit. La France depuis 1999 a interdit partiellement l’emploi de certains insecticides néomicontinoïdes. Le Gaucho par exemple n’est pas autorisé sur les tournesols et les maïs, mais pouvait être employé sur d’autres cultures. La Slovénie, l’Italie, et l’Allemagne ont suivi le pas 10 ans après.
La commission européenne a diminué l’utilisation de trois insecticides de la famille des néonicotinoïdes depuis le 1er décembre 2013, suite à quelques découvertes scientifiques publiées en 201. L’utilisation du Gaucho, du Condidor, du cruiser et du poncho-Maïs ne s’appliquait que sur les semences des céréales d’hiver pour les céréales d’hiver uniquement et pour pulvérisation après floraisons des cultures qui attirent les abeilles. La restriction est applicable dans tous les pays membres de la Commission européenne et ce pendant deux ans et devrait donc prendre fin en décembre 2015. L’Autorité Européenne de sécurité des aliments quant à elle devrait dévoiler un nouvel avis sur les pesticides néonicotinoïdes début 2016. C’est à partir de cet avis que la Commission européenne décidera ou non de revoir le règlement 485/2013 sur l’interdiction ou non de l’utilisation de trois néonicotinoïdes.
La France est de ce fait le premier pays en Europe et dans le monde à voter l’interdiction totale des produits néonicotinoïdes quelques que soient leurs substances actives et leur marque. « L’interdiction vise toute la famille des néocotinoïdes pour éviter que l’industrie ne substitue des produits cousins après le retrait d’un produit précis », annonce Gérard Bapt, député socialiste de Haute-Garonne et médecin à l’origine de la loi sur l’interdiction de ces pesticides.
Cependant, l’interdiction de ces néonicotinoïdes en 2016 n’est pas encore certaine, car le Sénat doit également voter la loi et rien ne l’oblige à le faire. Le 4 février 2015, un mot et demi avant la loi ne soit votée à l’Assemblée, nationale, Joël Labé, le sénateur écologiste à exiger du gouvernement d’« agir auprès de l’Union européenne pour une interdiction de toutes les utilisations des pesticides néonicotinoïdes en Europe tant que les risques graves pour la santé humaine, animale et l’environnement ne seront pas écartés ».
248 sénateurs sur 312 on rejette la proposition. Stéphane Le Fol, le ministre de l’Agriculture était contre le vote du texte : « Il faut qu’on soit en capacité, collectivement, de mener ces débats en assurant les transitions nécessaires », explique-t-il. La bataille sera encore rude pour les défenseurs des abeilles alors que notre survie en dépend car près d’un tiers de ce que nous mangeons dépend des actions de pollinisation des abeilles.
Il est à noter que près de 120 pays du monde utilisent des insecticites néonicotinoïdes sur plus d’une centaine de cultures. Ce sont surtout l’Europe, la Chine, l’Inde et le Japon, les États-Unis, l’Australie qui utilisent massivement ces produits, selon les magazines scientifiques, soit tous les pays industrialisés et riches du monde. Aucun chiffre n’a été publié concernant l’utilisation de ces produits dans l’hémisphère sud.