TPE : l’accès au crédit encore délicat
Les demandes de médiation de crédit ont connu une baisse de 16 % entre 2013 et 2014 avec près de 2 200 dossiers instruits. Cette baisse est le signe d’une amélioration selon les propos de Frédéric Pesin, le médiateur nationale du crédit aux entreprises lors de la présentation du rapport annuel de la Médiation ce 17 mars :
« Ainsi, près de 1.300 entreprises employant plus de 20.000 personnes ont été confortées dans leur activité, et plus de 370 millions d’euros d’encours de crédit ont été débloqués. »
« En 2014, l’accès des PME au crédit de trésorerie et au crédit à l’investissement s’est nettement amélioré, d’après les enquêtes de la Banque de France : 79 % d’entre elles ont obtenu totalement ou en grande partie les crédits de trésorerie demandés au 4e (contre 68% au 4e trimestre 2013), tandis que 93 % ont pu obtenir le crédit d’investissement sollicité (contre 92 % au 4e trimestre 2013). Au total, la distribution globale des crédits délivrés par les banques aux PME a augmenté de 1,7 % au cours de l’année 2014 tandis que le nombre de défaillances de PME diminuait sensiblement, en correspondance avec le fléchissement des saisines de la Médiation du crédit par des PME. »
De ce fait, peut-on conclure que l’accès au crédit pour les entreprises n’est plus semé d’embûche ? Selon le rapport, c’est possible. Cependant, il est important de relativiser les statistiques. Dans la réalité, les entreprises rencontrent des difficultés avec la crise, surtout les très petites entreprises qui rassemblent près de 97% des entreprises françaises.
Pourquoi les demandes de crédit connaissent-elles une telle baisse ? Tout simplement, parce que les carnets de commandes ont diminué, et le taux d’utilisation des capacités de production a frôlé le plancher l’année dernière. L’on ne doit pas s’étonner de recul du nombre des litiges. Il ne faut également pas oublier les autocensures effectuées par les chefs d’entreprises, qui ne souhaitent pas formuler leur demande par peur d’être refusé.
Le rapport de médiation a quand même soulevé les problèmes de financement à court terme et les nombres des autorisations de découverts très limités. Ce sont surtout les très petites entreprises des travaux publics et de la restauration-hôtellerie qui connaissent le plus en difficulté selon les rapports de la médiation. Il faut admettre que la réussite du CICE (crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi) n’est qu’un objet de soulagement des tensions de trésorerie des entreprises, mais ne peut pas tout résoudre.
Pourrait-on donc espérer une amélioration de la situation cette année ? Les dirigeants de TPE sont optimistes, en tout cas c’est que le baromètre de confiance de l’IFOP pour le Fiducial a indiqué.
Mais cet optimisme est encore de faible niveau, car seul un quart des personnes interrogées ont affiché leur confiance sur l’évolution du climat général des affaires en France. 73 % d’entre eux ne cachaient pas leur pessimisme. 64 % des dirigeants de TPE ne cachent pas leur optimisme.
Ainsi, la politique de Quantitative Easing mis en place par Marion Draghi, le président de la Banque Centrale européenne (BCE), signant l’afflux massif de liquidités est-elle suffisante pour résoudre les problèmes d’accès au crédit ?