Rencontre entre Tsipras et Merkel, est-ce pour enterrer la hache de guerre ?
Le premier ministre s’est rendu pour la première fois à Berlin pour essayer de relancer et d’apaiser la tension qui règne entre les deux pays.
« Bienvenue en Allemagne, Monsieur Tsipras ». Deux mois suivants son élection, le Premier ministre grec était venu à Berlin pour rencontrer la chancelière allemande Angela Merkel pour essayer d’améliorer la relation germano-grec est de plus en plus mal actuellement. Son objectif est de mettre en place un dialogue direct entre les deux dirigeants et de travailler ensemble pour un apaisement même en façade pour les deux pays.
« Il faut que le ton entre l’Allemagne et la Grèce s’améliorent de nouveau. Aujourd’hui est la parfaite occasion pour cela », a évoqué Alexander Kritikos, directeur de recherche à l’institut allemand DIW, sur la chaîne NTV.
Le Premier ministre, comme pour tout dirigeant effectuant une première visite à Berlin, aura également droit aux honneurs militaires à 17 heures. Viendraient ensuite l’entretien et la conférence de presse commune. Les discussions se poursuivront pendant un dîner.
Ensemble, ils mettront en place des promesses de réformes d’Athènes suite à une alerte concernant son incapacité à rembourser ses dettes sans aide supplémentaire. Sans un nouveau fond, « il sera impossible pour Athènes d’assurer le service de la dette d’ici les prochaines semaines » a annoncé le Premier ministre grec dans un courrier du 15 mars. Ce courrier serait à l’origine du minisommet qui a eu lieu à Bruxelles vendredi dernier avec la participation De François Hollande et d’Angela Merkel. Mais « personne ne doit attendre de la rencontre bilatérale d’aujourd’hui des solutions » concrètes, a souligné Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière allemande, pendant d’un point presse lundi.
Après la montée du niveau de tension depuis ces dernières semaines entre le gouvernement grec et le gouvernement allemand qui estime n’avoir pas trouvé de solution au problème, le chef de la diplomation allemande Frank-Walrter Steinmeier était à l’accalmie dimanche soir.
« Nous ne pouvons pas permettre que les questions certes importantes et difficiles, que nous devons résoudre ensemble en Europe, minent les fondamentaux solides des relations germano-grecques », a-t-il déclaré, lors d’une rencontre avec son homologue Nikos Kotzias.
. Le ministre allemand de Finances, Wolfgang Schäuble, a monté le temps, énervé par les multiples déclarations effectuées par le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis avec ses promesses de remises en cause du cap de l’austérité. « Le temps est compté pour la Grèce », a déclaré le ministre allemand, qui est inflexible sur l’importance de la rigueur budgétaire. « Jusqu’à présent, personne n’a compris ce que voulait le gouvernement grec », a-t-il critiqué.
Soumis à des échéances de remboursement important alors que ses caisses sont vides, il est impossible pour Athènes de s’en sortir sans le déblocage du fonds même partiellement, prévue dans la prolongation de l’aide financière à octroyer à la Grèce. Le versement a été suspendu pour mis en œuvre de réforme que Alexis Tsipras présenterait à la chancelière allemande, même si pour lui, il n’y avait « pas de nouvelles mesures d’austérité ».
La chancelière allemande et son homologue profiteront de la première conférence de presse commune pour dévoiler les objectifs sur lesquels ils se sont montrés d’accord, garder la Grèce dans la zone euro.
Mais la tension risque de monter si Alexis Tsipras campe sur la volonté d’Athènes de demander des réparations à l’Allemagne concernant les crimes de la Seconde guerre mondiale, des dossiers que Berlin avait considérés comme clos.