Cannes : les pronostics des films en concours
Plusieurs films américains et français seront en concours lors du prochain festival de cannes. Si Mad Max : Fury Road est officiellement hors course, qui seront alors les longs métrages qui vont être sélectionnés lors du prochain rendez-vous cannois ? Voici les pronostics du journal Le Figaro basés sur les rumeurs.
Comme chaque année, plus la date du Festival de Cannes se rapproche, plus les rumeurs vont bon train sur la Croisette concernant les films sélectionnés… ou non. Pour l’instant, les certitudes se comptent sur les doigts d’une main.
Les frères Coen seront les présidents du jury de la compétition officielle, Lambert Wilson remplira une seconde fois les fonctions de maître de cérémonie et Abderrahmane Sissako prendra à la tête de la Cinéfondation. L’affiche met cette année l’actrice Ingrid Bergman à l’honneur et Mad Max, Fury Road sera programmé en sélection officielle, hors compétition. Alors que l’annonce de la sélection des longs métrages de la 68e édition du plus prestigieux des marchés du film tombera le 16 avril, le temps est venu des premiers pronostics
Les films français
Concernant les films français, il se murmure que le huitième long métrage de Jean-Paul Rappeneau, réunissant un très beau casting – Mathieu Amalric, Karin Viard, Nicole Garcia,André Dussollier, Gilles Lellouche et Marine Vacth (Jeune&Jolie) risque fort de faire partie des heureux élus.Belles-familles marque le retour d’un réalisateur absent des salles obscures depuis huit ans. Une comédie dramatique sent la présentation cannoise à plein nez.
L’autre nom qui circule partout, c’est celui d’Arnaud Desplechin, prêt pour la sélection officielle avec Nos Arcadies, annoncé comme le préquel de « Comment je me suis disputé »… (Ma vie sexuelle) dans lequel le cinéaste raconte la jeunesse de ses protagonistes .
Jacques Audiard, chouchou de la Croisette, pourrait bien avoir fini son dernier projet en cours,Erran. Le tournage de son drame politique sur fond de choc culturel, librement inspiré des Lettres Persanes de Montesquieu, avait commencé début octobre 2014. Il y a donc de fortes chances pour que ce portrait de réfugié politique Tamoul, s’il sort à temps de la salle de montage, trouve sa place entre la Quinzaine de réalisateurs et la compétition officielle.
Vincent Cassel et Emmanuelle Bercot monteront très probablement les marches de Cannes au bras de Maïwenn. Et pour cause : les deux comédiens interprètent un couple qui se déchire sur plusieurs années dans « Mon Roi « , nouveau drame de la réalisatrice du poignant Polisse, lauréate du prix du Jury en 2011, et peut-être en 2015 ?
D’autres œuvres cinématographiques françaises attendues pourraient bénéficier d’une promotion cannoise : Marguerite et Julien de Valérie Donzelli, Evolution de Lucile Hadzihalilovic, La Belle saison de Catherine Corsini, Les Deux Amis de Louis Garrel, La Tête Haute d’Emmanuelle Bercot ou encore Love, mélodrame sexuel signé Gaspard Noé, et pourquoi pas Microbe et Gasoil de Michel Gondry, s’il revient en forme après L’Écume des jours (2013), adaptation risquée et finalement décevante du livre éponyme de Boris Vian.
Hollywood, mais pas trop
Moulin Rouge (2001), La Mauvaise Éducation (2004), Da Vinci Code (2006), puis Gatsby le Magnifique et Grace de Monaco ces deux dernières années… La tradition veut qu’un film regroupant plusieurs critères ouvre les festivités chaque année, à savoir un film événement destiné grand public qui en mette plein la vue. Le long métrage sélectionné pour l’année 2015 remplit pleinement son contrat, puisque le très attendu Mad Max: Fury Road (George Miller) vient d’être confirmé, même s’il ne fera pas l’ouverture du festival. Sa sortie en salle est par ailleurs prévue pour le 13 mai prochain, soit le lendemain de sa projection cannoise.
Le Festival de Cannes est aussi l’occasion de découvrir les films de la perle hollywoodienne, cette poignée de réalisateurs américains qui sortent du lot et s’émancipent des dictats des grands studios californienne. C’est le cas de Gus Van Sant, dont on espère voir sélectionner dans la compétition officielle le tout nouveau long métrage, The sea of Trees (Matthew McConaughey, Ken Watanabe etNaomi Watts). Même chose pour Sean Penn, qui vient de finir The last face, une histoire d’amour entre Javier Bardem et Charlize Theron sur fond de drame humanitaire filmé en Afrique du Sud (Adèle Exarchopoulos fait également partie de cette folle distribution). Woody Allen, l’intello new-yorkais, sort, comme on le sait, environ un film chaque année. Une chance pour qu’Un Homme Irrationnel, avec Joaquin Phoenix et Emma Stone, a priori terminé, soit présenté sur la croisette, bien que le cinéaste y soit de moins en moins convié.
On peut aussi miser sur Midnight Special, du brillant Jeff Nichols (Mud, Take Shelter) dont la sortie est prévue en novembre, ainsi que sur The Walk, biopic sur le funambuliste français Philippe Petit réalisé par Robert Zemeckis. À moins d’une énorme surprise, en revanche, pas de Martin Scorsese ou de Quentin Tarantino au programme, dont les films – Silence et The Hateful Eight, respectivement – se situent quelque part entre le tournage et la postproduction.
Comme chaque année, Sundance va sans doute fournir un ou deux longs métrages pour la sélection Un Certain Regard. The Hollywood Reporter mise sur le vainqueur de la dernière édition,Me and Earl and the Dying Girl d’Alfonso Gomez-Rejon.
Les films étrangers
Tout d’abord, l’on suggère vivement à Thierry Frémaux de réviser ses basiques en langue italienne, le septième art transalpin étant en belle forme cette année. Reparti bredouille de la croisette en 2013, le 68e Festival de Cannes pourrait être le bon pour Paolo Sorrentino, prêt à prendre d’assaut le Grand Théâtre Lumière avec La Giovinezza. Ses confrères Marco Bellochio et Luca Guadagnino pourraient très certainement monter les marches, le premier pour présenter L’Ultimo Vampiro, le second pour A Bigger Splash, un remake made in Italy de La Piscine avec un casting charmant -Ralph Fiennes, Dakota Johnson et Tilda Swinton. Idem pour Le Conte des Contes, de Matteo Garrone, d’après un classique de la littérature italienne, avec Salma Hayek et Vincent Cassel. Pour finir, difficile de s’imaginer le délégué artistique de la croisette ne pas montrer la nouvelle œuvre de Nanni Moretti, Mia Madre.
Tandis que les candidats des pays de l’Est sont chaque années plus nombreux, le cinéaste espagnol Alejandro Amenabar présentera-t-il Regression, avec Emma Watson et Ethan Hawke?
Toujours en Méditerranée, on pense à The Lobster, fable d’anticipation en anglais du Grec Yorgos Lanthimos (Alps, Attenberg) réunissant Colin Farrell, Rachel Weisz, Léa Seydoux et Ariane Labed. L’Europe a aussi ses chances avec L’amour et la Paix (baptisé On the milky road dans sa version internationale), du réalisateur serbe Emir Kusturica, doublement palmé (pour Underground en 1995 et Le Temps des Gitans en 1989). Visiblement, les Italiens évoqueraient un prix d’interprétation pour Monica Belluci. Les paris peuvent tout aussi bien se tourner vers la Norvège, puisque Joachim Trier, réalisateur de l’excellent Oslo, 31 août, a terminé Louder Than Bombs avec Huppert. N’oublions pas le Royaume-Uni qui compte sur Icon, le nouveau film de Stephen Frears.
Le reste du monde a également ses chances. La Japonaise Naomi Kawase a fini sa comédie An, son confrère nippon Shion Sono également. Son drame Love & Peace pourrait tout aussi bien être sélectionné, au même titre que Love in Khon Kaen du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul. Étant donné le succès des récentes réalisations argentines dans les festivals, on mise sur El Clan, le film de mafieux de Pablo Trapero.
Côté animation, on risque de retrouver le nouveau Pixar, Vice-Versa, mais aussi Les Minions ainsi que le très attendu dessin animé Le Petit Prince, adaptation du célèbre livre éponyme d’Antoine de Saint-Exupery. Des pronostics qui peut-être se confirmeront définitivement le 16 avril prochain.
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