L’Inde, le nouveau terrain de jeu de Renault et PSA
La concurrence devient de plus en plus rude dans le secteur automobile surtout à l’arrivée des minivoitures à très bas prix. Renault présentera son nouveau modèle de voiture à moins de 5 000 euros et le PSA envisage une implantation.
L’Inde n’est pas vraiment enthousiaste à l’idée des constructeurs automobiles français. Les ventes de Renault en Inde ont connu une importante baisse de 45 000 unités l’année dernière. PSA Peugeot Citroën n’y est pas présente. Mais il parait que les choses sont en train de changer. En effet, Renault envisage d’y présenter son nouveau bébé, une voiture à moins de 5 000 euros, qu’il a développé avec Nissan. Le Patron de PSA Carlos Tavares a déclaré la semaine dernière qu’il a « démarré des études stratégiques sur les opportunités en Inde. Nous sommes dans la phase exploratoire ».
Cependant, le marché semble difficile. Certes, il est facile d’y gagner beaucoup d’argent avec des voitures vendues à 4 500 euros, mais le japonais Suzuki via Maruti dispose de 45 % du marché et le coréen Hyundai occupe 16 %. Les deux constructeurs procèdent à la construction de leur véhicule à l’aide de plateformes que les constructions françaises n’ont pas. Il n’est pas possible en effet d’y vendre des modèles français. Ford, Toyota et Volkswagen rencontrent également ces mêmes problèmes. En plus de cela, il faut également faire face à la « légendaire bureaucratie » qui ne facilite pas le travail. S’ajoute à cela le manque d’infrastructure qui handicape l’implantation. Pour atteindre le centre technique et l’usine Renault-Nissan à Chennai, il faut parcourir une route chaotique que 50 kilomètre, au milieu des camions, des piétons, des vaches, des tuk tuk. Le centre des opérations de Renault et Nissan, ainsi que BMW, Ford, Hyundai et Daimler se trouve dans un quartier misérable.
Les constructeurs français se sont d’ailleurs fait mal. En 2000, Renault a essayé de construire et de commercialiser le Logan par l’intermédiaire de Mahindra qui s’est soldé par un véritable échec. Le véhicule ne correspondait pas aux normes européennes et trop chères pour le marché local. En 2010, son partenaire Nissan avant enfin réussit à démarrer la production. Elle est ensuite rejointe par Renault qui produirait le 4×4 Duster, sauf qu’elle n’a obtenu que 1,8 % du marché.
PSA s’est associé au constructeur PAL en 1990 pour la production d’une ancienne Peugeot 309. Mais la collaboration s’est vite arrêtée suite à une mauvaise production et une mésentente avec la firme locale PAL. Un nouveau projet a vu le jour en 2010, sous la direction de Philipe Varin, mais suite à une énorme difficulté financière, le projet ne s’est pas abouti.