Des billets d’avion trop cher sur internet
Billets d’avion sur Internet : plusieurs opérateurs poursuivis pour « fraude »
Le gouvernement a dévoilé mercredi dernier l’existence d’une fraude « quasi généralisée » concernant l’affichage des prix de vente de billets d’avion sur Internet pendant que la lutte contre les fraudes a débuté depuis plusieurs mois contre différents acteurs majeurs du secteur. Aucun nom n’a été dévoilé, mais, une source proche du dossier annonce GoVoyagades, eDreas, Opodo et Easyvoyage sont l’un des acteurs visés.
« Les pratiques les plus graves concernent l’ajout de divers frais non prévus en fin de processus de réservation : frais de dossier, frais de traitement, frais liés aux modes de paiement. Des manquements relatifs au défaut d’information sur les prix et conditions de transport de bagages ont également été relevés », expliquent mercredi les services de la répression des fraudes. Un spécialiste du transport aérien estime que « les comparateurs de vol sont clairement devenus des intermédiaires incontournables », dans le secteur du tourisme. « C’est un univers encore assez nouveau et donc peu voire pas encadré», ajoute-t-il.
En 2014, 20 sites de vente en ligne billets d’avion ont été inspectés par la Direction générale de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dont 4 comparateurs, 4 compagnies aériennes et 12 agences de voyages en ligne. Six ont fait l’objet d’injonctions administratives en modifiant l’affichage de leurs et neufs, pour des manquements plus graves de procès-verbaux, selon Bercy.
Cinq d’entre eux ont obtenu un accord à l’amiable en payant des amendes de 100 000 à 150 000 euros, et les dossiers quatre restants ont été transmis à la justice. Ils pourraient être sanctionnés d’un paiement d’une amende de 300 000 euros et d’eux ans d’emprisonnement. « Il est assez rare qu’un tel niveau de manquement soit constaté sur un secteur» vue que la fraude était « quasi généralisée » chez tous les acteurs, a annoncé mercredi dernier la secrétaire d’État à la Consommation et au Commerce Carole Delga, pendant le bilan 2014 des actions de la DGCCRF.
Le consommateur est toujours la première victime de ce type de fraude, en achetant à un prix supérieur à ceux affichés au départ, mais la pratique « pénalise surtout les acteurs en ligne qui veillent à indiquer le prix final à payer à tous les stades de la commande et dont les offres se trouvent ainsi artificiellement reléguée en bas des classements des comparateurs» explique Bercy.
« Suite aux poursuites, certains (opérateurs incriminés) se sont déjà mis en conformité» en changeant l’affichage de leurs prix, « autres pas encore », a ajouté la secrétaire d’État.