BNP Paribas, la Société Générale et la BPCE spéculent encore
BNP Paribas, la Société Générale et la BPCE spéculent encore sur les matières premières par l’intermédiaire Natixis, d’après ONG Oxfam.
L’association Oxfam France a révélé ce lundi 23 février les spéculations faites par les banques françaises concernant les matières premières agricoles, et ce, par l’intermédiaire des fonds d’emplacement, même si celles-ci ont pris des engagements de réduire leurs activités en 2013.
Oxfam avait accusé les banques françaises de contrôler 18 fonds reliés à l’évolution du prix des matières premières agricoles. Trois banques françaises ont été réellement visées par ces accusations : BNP Paribas avec 10 fonds, la Société Générale et Crédit Agricole par leur filiale Amindi avec 7 fonds et Natixis. En tout, les fonds gérés par ces banques se totalisent à près de 2,58 milliards d’euros, d’après l’association.
Après cette étude, certains établissements bancaires avaient décidé de prendre « des engagements forts pour réduire ou stopper leurs activités spéculaires sur les matières premières agricoles. Dans le même temps, les parlementaires votaient dans le cadre de la réforme bancaire des mesures de régulations de ces activités toxiques », déclare l’organisation.
Cependant, un nouveau rapport dénonce que « trois groupes bancaires français proposent toujours à leurs clients des outils permettant de spéculer les prix de matières premières agricoles : BNP Paribas, Société générale et BPCE via Natixis ».
« Ces activités toxiques mettent en péril le droit à l’alimentation de centaines de millions de personnes et que la spéculation galopante aggrave la volatilité des prix alimentaires » accuse l’Oxfam.
Oxfam veut quand même souligner que « le Crédit Agricole semble bien avoir respecté ses engagements et cessé toute activité spéculative sur les marchés agricoles, mais refuse toujours de prendre des engagements fermes dans la durée ». Mais d’après leur calcul, « le montant total des fonds gérés par les (trois autres) banques françaises et exposés aux matières premières agricoles s’élève aujourd’hui à au moins 3,561 milliards d’euros ».
« La Société Générale a certes fait un important effort de transparence et a globalement tenu ses promesses [en termes de non-ouverture de nouveau fonds, NDLR] mais c’est aujourd’hui la banque française qui spécule le plus sur la faim avec un montant total de fonds actifs estimés à 1,359 milliards », dénonce Clara Jamart, une responsable de l’association.
BNP Paribas gère 11 fonds, soit un montant de 1,318 milliards d’euros, et elle « n’a tout simplement pas respecté ses engagements » annonce Oxfam.
L’ONG considère que le groupe BPCE, dont les fonds atteindraient 884 millions, « il était le seul à n’avoir pas fait de promesses en 2013, il est largement temps qu’il assume enfin ses responsabilités ».
L’organisation accuse également les mesures législatives assez faibles concernant « la transparence et la régulation des marchés dérivés de matières premières agricoles ». Aucune stratégie n’a été mise en place un an et demi après le vote de la réforme bancaire.