Les nouvelles perspectives économiques de la francophonie
Si la francophonie joue depuis de nombreuses années un rôle de coopération institutionnelle, culturelle et politique dans un espace linguistique partagé, elle n’avait encore jamais été considérée comme un atout pour le développement économique, alors même que l’espace Francophone constitue de nos jours une zone économique de poids sur la scène internationale. Un manque à gagner certain pour le président de la République sénégalais Macky Sall qui a souhaité organiser en marge du XVe Sommet des chefs d’Etat de la Francophonie à Dakar, le Premier forum économique de la Francophonie. Mis en œuvre par Richard Attias & Associates les 1 et 2 décembre dernier, ce forum a rassemblé plusieurs centaines de dirigeants politiques et économistes, et permis de définir les contours d’un potentiel économique trop longtemps sous-estimé et inexploité.
Le poids économique des pays francophones dans le monde n’est aujourd’hui plus à démontrer. Avec 16% du produit intérieur brut (PIB) mondial, 14% des réserves mondiales de ressources naturelles et 20% du commerce mondial, les 57 états membres de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), et leurs 220 millions de locuteurs, ont généré un PIB de 7200 milliards de dollars en 2012 et connu sur les cinq dernière année, une croissance moyenne de 3,2% malgré la crise de 2008.
Un potentiel économique significatif qu’il est nécessaire désormais pour le président sénégalais de convertir « en opportunités concrètes d’investissements ». « Au-delà de la langue, quelles facilités peut-on mettre en place pour accompagner les échanges intra-francophones? », s’interrogeait ainsi Macky Sall en ouverture du Forum.
Un défi auquel ont tenté de répondre de nombreux économistes, chefs d’Etats et chefs d’entreprises francophones rassemblés pour la première fois dans ce tout nouvel espace de rencontres et d’échanges pour la Francophonie économique. Une initiative qui pourrait être reconduite de manière annuelle et dont l’objectif prioritaire était d’élaborer un ensemble de mesures favorables à une coopération économique accrue entre les pays francophones.
Certaines dispositions ont d’ailleurs été évoquées dans le sens d’une libéralisation grandissante des échanges sur les territoires francophones comme c’est le cas depuis 1999 sur le contient asiatique. L’APEC (zone de coopération économique Asie Pacifique) a en effet largement fluidifié ses échanges économiques en supprimant par exemple les visas pour les voyageurs d’affaires afin de faciliter les investissements. Une mesure simple et efficace dont les membres de l’OIF pourrait s’inspirer.
Ce forum avait également pour ambition d’évoquer les conditions économiques, financières et juridiques nécessaires à la construction d’une véritable Union économique francophone, et de mieux structurer les réseaux francophones économiques.
Comme le souligne Richard Attias sur le Huffington Post, « la rencontre de Dakar est la première étape vers la création d’une communauté économique de la Francophonie qui pourrait d’ores et déjà se positionner sur le moyen-terme vers des secteurs économiquement porteurs et à forte dimension linguistique », comme Internet et l’ensemble des médias de manière générale.
Crédits photo : Richard Attias & Associates
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