Vivendi mise sur le média et les contenus
Le groupe Vivendi a entrepris, depuis maintenant deux ans, de recentrer ses activités sur la production de contenu, une stratégie confirmée ces dernières semaines par les nouvelles négociations engagées avec l’opérateur brésilien Telefonica pour la vente de GVT, une filiale télécom brésilienne de Vivendi, et qui pourrait être finalisées au cours du premier trimestre 2015.
Une suite logique pour le groupe français qui, après s’être débarrassé de ses actifs télécoms comme SFR ou Maroc Télécom, s’est remis sur les rails financièrement, et souhaite désormais envisager l’avenir sous un autre angle. Une réorientation de son activité en direction des médias et des contenus, clairement affiché par Vivendi qui ambitionne désormais de se positionner en première ligne des fournisseurs culturels numériques. S’appuyant sur ses deux filiales phares que sont Universal Music et Canal Plus, Vivendi serait alors bien placé pour négocier un meilleur partage de la valeur ajoutée avec les géants du Web tels que Google, Apple ou Netflix.
Une position également avantageuse dans ses activités de distribution de contenu que le groupe entend poursuivre et développer. Le groupe Canal +, avec sa plateformes SVOD CanalPlay sera aujourd’hui le principal concurrent de Netflix en France et Vivendi détient également des participations dans Vevo (plateformes de vidéo musicale), Spotify ou les Studio Bagel (chaine YouTube) qui devraient lui permettre de jouer la double carte production/distribution de contenu culturel du marché numérique.
Comme précisé dans un communiqué publié au mois d’août, le groupe a confirmé qu’il « entame une nouvelle phase de construction et entend devenir un groupe industriel intégré orienté vers les médias et les contenus. Il a pour objectif un développement par la croissance organique de ses filiales et leur étroite collaboration, tout en ne s’interdisant pas de détenir des positions minoritaires dans des sociétés alliées pour distribuer des contenus ».
Cette nouvelle stratégie devrait de plus permettre, selon Vincent Bolloré, nouvel homme fort de Vivendi, de révéler la valeur caché du groupe en optimisant les synergies existantes. « Si l’on regarde aujourd’hui les activités médias qui composent le groupe on constate que la croissance de chaque entité est modeste. Mais le groupe recèle une valeur cachée qui est celle des synergies pouvant être mises en œuvre. Il faut combiner les forces de ces différentes affaires ». Comprendre ici, une entraide entre les différentes filiales du groupe dans le sens d’un développement commun. Cela impliquerait par exemple pour Universal Music, déjà très implanté aux Etats-Unis, de préparer le terrain pour Canal Plus qui souhaite lui aussi intégrer les marchés anglo-saxons.
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