Le nucléaire conservera son statut dans la transition énergétique
Qu’on se le dise, le gouvernement ne compte pas sacrifier l’industrie nucléaire pour faire plaisir aux associations écologistes. Ségolène Royal a confirmé que l’atome conserverait une place importante dans la production électrique française à l’avenir. La loi sur la transition énergétique mettra plutôt l’accent sur la rénovation des logements et les transports propres.
La ministre de l’écologie est allée plus loin dans son soutien à l’industrie nucléaire en affirmant que l’atome allait aider la France à réaliser la transition énergétique. « C’est grâce à l’énergie nucléaire aujourd’hui, à la sécurité qu’elle apporte que nous pouvons accélérer et faire sereinement la transition énergétique », a-t-elle déclaré lors de la conférence de presse de présentation de son projet de loi.
Il n’est cependant pas question de revenir sur la promesse de campagne de François Hollande de faire passer à 50% la part du nucléaire dans la production électrique française d’ici 2020 mais l’exécutif compte remplir cet objectif en développant les sources d’énergie alternatives et non en réduisant la production issue du nucléaire. Il est vrai que les besoins en électricité seront de plus en plus importants à l’avenir.
Le gouvernement ne prendra pas la responsabilité de fermer la centrale de Fessenheim ou toute autre centrale et va s’en remettre à l’avis d’EDF et de l’Autorité de Sûreté Nucléaire.
Le projet de loi sur la transition énergétique promet d’être très ambitieux pour le développement des énergies renouvelables en France. Ségolène Royal devrait fixer un objectif de 32% d’énergies vertes dans la consommation d’ici 2030, bien au-delà des 23% actuellement fixés pour 2020 et sur lesquels la France accuse pour le moment du retard. La ministre de l’écologie compte booster le développement de ces énergies en simplifiant les procédures de construction des parcs éoliens et photovoltaïques, dont les délais sont jusqu’à trois fois plus longs en France que dans d’autres pays.
Ces commentaires sont faux !
D’abord le projet de loi, qui devrait être centré sur la lutte contre les rejets de GES, a fait de la sortie du nucléaire son thème principal.
Il prévoit qu’EDF devra arrêter deux centrales avant de démarre l’EPR de Flamanville, sa seule marge de manœuvre serait de choisir éventuellement un autre victime que Fessenheim. Quant à l’ASN, elle n’est pas partie prenante de l’utopie du gouvernement concernant la réduction de la part du nucléaire de 75% à 50%, elle n’est chargée que de veiller à ce que chaque centrale reste sûre : par ex Fessenheim a été jugée sûre et autorisée à fonctionner 10 ans de plus.
Si le justice n’invalide pas ce projet de loi car contraire à la Constitution, notre gouvernement en arrêtant volontairement des centrales en parfait état et en développant les énergies renouvelables à grands frais (la taxe CSPE pèse déjà pour 12% sur nos factures d’électricité et pourrait passer rapidement à plus de 100% comme en Allemagne), est en train de précipiter le pays dans le sous-développement, tout cela au nom d’un dogme.