Le Fonds souverain du Gabon bientôt prêt à financer le budget de l’Etat
Lors du dernier New York Forum Africa organisé par Richard Attias, Serge Mickoto, PDG du Fonds gabonais d’investissements stratégiques, a fait forte impression auprès des investisseurs du monde entier. Pour lui, ‘d’ici à 2017, le Fonds souverain du Gabon pourra financer le budget de l’État ».
Placé sous le thème de «la transformation d’un continent», la troisième édition du New York Forum Africa, initiative de Richard Attias & Associates, patronnée par le président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, a permis aux investisseurs du monde entier de venir rencontrer les principaux économiques du continent africain et voir à quel point ils entendent à présent jouer dans la cour des grands.
L’un des orateurs, Serge Mickoto, directeur général du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS), le gestionnaire des ressources du fonds souverain du Gabon (FSRG), a en effet fait forte impression auprès des participants en affirmant les ambitions de cette institution lancée en 2011.
La mission de Serge Mickoto à la tête du FGIS est de rentabiliser via des placements stratégiques les ressources que l’État gabonais verse annuellement au FSRG et qui proviennent notamment des recettes pétrolières (environ 10 %). » « Nous investissons aussi bien au Gabon qu’à l’étranger, dans des entreprises naissantes ou établies, dans les infrastructures, les mines, la gestion portuaire… Bref, dans les secteurs clés identifiés par la politique d’émergence du président. » explique-t-il.
Ainsi, l’institution a multiplié les investissements depuis le début de cette année avec des prises de participations dans le groupe bancaire Oragroup et dans l’opérateur de tours de télécommunications IHS Towers. Des investissements salués par la sphère économique internationale comme l’ont montré les commentaires très positifs reçus par Mickoto au New York Forum Africa.
Le Fonds souverain du Gabon ambitionne de devenir le principal fonds souverain d’Afrique dans les prochaines années en gardant à l’esprit son idée directrice: aider les futures générations gabonaises. « Le FSRG est d’abord et avant tout un fonds destiné aux futures générations gabonaises, confirme Serge Mickoto. Les investissements réalisés aujourd’hui par le FGIS sont destinés à lisser l’épargne intergénérationnelle. »
Le FSRG est aussi un fonds de développement. Les projets qu’ils financent doivent permettre à l’économie gabonaise, pour l’instant largement dépendante du pétrole. de se diversifier. Néanmoins, Serge Mickoto souhaite qu’à court terme le fonds souverain devienne également un fonds de stabilisation et participe au budget de l’Etat gabonais.
« Lorsque le capital minimum de 500 milliards FCFA sera atteint d’ici à 2017, (…) une partie des ressources du FSRG pourront dès lors financer le budget de l’État » et ainsi largement investir dans les travaux d’infrastructure nécessaires à la croissance et qui manquent cruellement dans de nombreux africains même si, comme l’a indiqué Richard Attias, 600 millions de dollars de contrats pour de tels travaux ont été signés pendant le NYFA.
L’essor des fonds souverains, et plus précisément celui du Gabon, va permettre d’amplifier ces mouvements, à condition toutefois que les investissements soient bien réalisés en Afrique. D’ores et déjà, l’apport du FSRG au budget gabonais va probablement permettre à Libreville d’améliorer sensiblement la qualité de ses infrastructures. Une stratégie à long terme qui, si elle est rondement menée, devrait assurer un développement économique durable au Gabon.
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