Bolloré veut des synergies pour Vivendi
La semaine dernière, Vincent Bolloré a été nommé à la tête de Vivendi. L’homme d’affaires breton semble déjà une claire idée de la stratégie qu’il souhaite faire adopter au conglomérat.
« Vincent Bolloré est un industriel entreprenant, imaginatif, tenace, qui a le sens de l’intérêt de l’actionnaire ». Jean-René Fourtou ne tarit pas d’éloges à l’égard du nouveau président du conseil de surveillance de Vivendi, qu’il est lui-même allé chercher. Bolloré le lui rend bien et compte s’inscrire dans sa continuité : « Je vais proposer la nomination de Jean-René Fourtou comme président d’honneur du conseil. Il a redressé un groupe en grandes difficultés. La stratégie a été fixée clairement. Il s’agit de transformer cette société qui était une holding financière en un groupe industriel intégré dans les contenus. C’est un projet ambitieux car nous sommes face à des concurrents étrangers plus puissants à l’affût » a-t-il indiqué.
Quelle peut être la touche Bolloré dans ce nouveau Vivendi? L’homme d’affaires souhaite poursuivre la stratégie de recentrage initiée par Jean-René Fourtou mais estime que le groupe devrait trouver davantage de synergies parmi ses entités. D’après lui, ces synergies sont « la valeur cachée » de Vivendi: « Il y a une valeur cachée : ce sont toutes les convergences, toutes les synergies. En combinant toutes ces activités, on peut dégager beaucoup plus de valeur. (…) Canal Plus aurait des difficultés à se lancer seul sur le marché américain, le marché principal de la télévision, mais il pourrait gagner beaucoup de temps en s’appuyant sur les compétences d’Universal, qui est une légende de l’Amérique. GVT, qui a connu un développement extraordinaire, peut aussi faire appel à Universal. C’est tout cela le pari du futur de Vivendi, à partir de trois entités qui peuvent paraître un peu disparates. »
Fort de son expérience aux Etats-Unis, Universal doit donc contribuer au développement de Canal + outre-Atlantique et fournir des programmes à l’opérateur télécoms GVT. Cette volonté d’utiliser pleinement les synergies possibles au sein du groupe devrait relancer les spéculations concernant les futures acquisitions de Vivendi. Beaucoup disent que le conglomérat veut acheter une plate-forme numérique de contenus. L’entreprise a récemment pris des participations dans CanalPlay (vidéos par abonnement), Vevo (plate-forme de vidéos musicales), Spotify (streaming musical) ou Studio Bagel (chaînes YouTube); mais de nombreux analystes estiment que Dailymotion pourrait être une prise de choix à moyen-terme.
Vicent Bolloré souhaite enfin que Vivendi se développe davantage sur le continent africain, où lui-même est implanté depuis de longues années. «Il y a actuellement 2 milliards d’individus sur terre qui, grâce à la hausse de leurs revenus, veulent accéder à la société d’entertainment. Ces 2 milliards de personnes sont principalement en Afrique et en Asie.» a-t-il déclaré. Et cette fois-ci, ce serait à Canal + (présent sur le continent africain via Canal + Overseas) d’aider au développement d’Universal Music.
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