Areva – Uramin : la vérité n’a toujours pas de prix…
Une enquête qui porte sur le détournement de deux milliards d’euros au sein d’une entreprise publique est-elle toujours la bienvenue? Même si le parquet semblait dire le contraire en s’attaquant à Mario Brero (Alp services), la justice indépendante a finalement dispensé de peine celui qui n’a pas hésité à s’exposer pour dénoncer la plus grosse affaire de rétro-commissions depuis les frégates de Taïwan…
Alors que Me Jean-Pierre Versini-Campinchi a de plus en plus de mal à esquiver les questions des journalistes, il est aujourd’hui démontré « qu’Areva n’a utilisé que les documents et données proposés par la société SRK, qui était rémunérée par le vendeur »… Par ailleurs, Uramin explique comment le belge Daniel Wouters recruté par l’entremise d’Olivier Fric, conjoint d’Anne Lauvergeon, l’avait aidé avec GoldmanSachs et Bear Sterns à préparer la vente.
Encore plus accablant un Mémo de l’APIC revient sur le double jeu de l’intermédiaire et sur l’implication de la direction d’Areva qui n’a pas manqué de lui faire signer une clause de confidentialité. Ce travail d’investigation a précisément été réalisé par Mario Brero, sur demande de Sébastien de Montessus. A la suite de ces multiples révélations, Olivier Fric était sorti de ses gonds et avait accusé hystériquement toutes les personnalités qui avaient voulu faire la lumière sur cette affaire, signant par la même occasion sa présomption de culpabilité…
Le dénouement devra encore se faire attendre pour confirmer l’hypothèse de Vincent Crouzet, selon laquelle ces tribulations auraient essentiellement servi à des opérations de corruption via le système désormais bien connu des rétrocommissions. Cependant, Me Patrick Maisonneuve relève que depuis quelques semaines déjà, que « le tribunal a décidé d’écarter totalement l’argumentation de Madame Lauvergeon et de Monsieur Fric consistant à dire que c’était une opération menée à leur encontre à des fins personnelles ».