Plan de 50 milliards d’économies : un poids pour l’emploi ?
Le plan d’économies de 50 milliards d’euros du gouvernement prévu sur la période 2014-2017 et vanté par le premier ministre Manuel Valls, aurait selon la rapporteure socialiste du Budget, Valérie Rabault, des conséquences néfastes sur l’emploi et la croissance.
Ainsi comme l’a déclaré Valérie Rabault au journal Les Echos, ce plan d’économies de 50 milliards d’euros « aurait un impact négatif sur la croissance de 0,7 % par an en moyenne entre 2015 et 2017, et pourrait entraîner la suppression de 250.000 emplois à l’horizon 2017 ». Un calcul prévisionnel qui semble bien éloigné de ce que laisse entendre le gouvernement.
Si elle reconnaît toutefois que les mesures du Pacte de responsabilité permettrait de limiter ces effets négatifs, en rapportant un bénéfice de 0,6 point de croissance et près de 190.000 emplois, la rapporteure insiste sur la nécessité de trouver un juste équilibre afin de ne pas freiner une éventuelle reprise de l’économie française.
Valérie Rabault n’est d’ailleurs pas la seule à douter de la crédibilité de ce plan d’économies mis en œuvre dans le cadre du projet de loi de finances rectificatives, puisque la cour des comptes et la commission européenne ont toutes deux jugées ce plan un peu trop « ambitieux » et demandées de plus amples informations sur les conditions de sa réalisation. La cour des compte avait également préconiser la suppression 30.000 postes de fonctionnaires par an afin de remplir les objectifs de réduction du déficit.
Le projet de budget rectificatif est examiné par les députés à partir de ce lundi et promet des débats houleux autant avec l’opposition qu’au sein de la majorité qui reste encore très partagée sur les économies envisagées. Le Premier ministre Manuel Valls s’est vu contraint de rappeler dimanche sa majorité à la « loyauté ».
Crédits photo : Mathieu Delmestre