Système judiciaire : combien ça coûte ?
Alors que des rumeurs insistantes annoncent le prochain départ de Christiane Taubira du Ministère de la Justice et que se multiplient les coupes budgétaires au sein du pacte de stabilité proposé par Manuel Valls, l’institution judiciaire est de plus en plus comparée à un canard sans tête, et les observateurs sont de plus en plus nombreux sont de plus en plus nombreux à dénoncer un usage bien peu économe des deniers publics.
Première critique émise par l’opposition : le nouveau parquet financier consacrerait des sommes exorbitantes à poursuivre les adversaires de François Hollande. Depuis des mois, l’enquête sur le financement de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy mobiliserait ainsi à elle seul des effectifs pléthoriques de la police judiciaire, ainsi que près de 10 magistrats, leurs cabinets, et les greffiers correspondants.
Des greffiers qui, justement, sont en grève devant le monceau d’affaires ineptes qui leur sont imposés et consomment des ressources humaines inutilement, allongeant d’autant les délais pour les vrais affaires. Des affaires qui suivent des logiques tout sauf juridiques.
Autre exemple tiré de l’actualité récente, celle de la prétendue affaire Areva dans laquelle on voit le parquet s’obstiner à poursuivre les lanceurs d’alertes et les enquêteurs privés (la sciété suisse Alp Services et son PDG Mario Brero en l’occurrence) alors que la vérité (et donc la pertinence de leurs investigations) a été démontrée entre temps par la police française. Mais au-delà du bien-fondé de l’enquête du cabinet genevois, l’affaire s’est vidée de sa substance depuis le retrait de la plainte de Mme. Lauvergeon…
L’audience qui doit se tenir à la fin du mois se conclura inéluctablement par un non-lieu car il ne fait aucun doute qu’aucun magistrat n’entrera en voie de condamnation sur ce dossier vu la vacuité des accusations… mais aura mobilisé la fine fleur du système judiciaire français et coûté des centaines de milliers d’euros aux contribuables.
Après les ponts qui ne mènent nulle part, dénoncés par Jean-Pierre Pernaut dans la regrettée émission « Combien ça coûte », la Justice invente désormais les actions sans issue : elles coûtent du temps aux justiciables, et de l’argent au contribuable. Le tout en allongeant les durées d’instruction des vrais dossiers et en pénalisant les citoyens.