Emploi : le secteur de l’énergie en a à revendre
L’industrie de l’énergie, en France, ce sont 142 000 emplois directs et indirects, soit l’équivalent de 0,6 % de la population active, à en croire les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Ecologie. Et alors que le chômage s’acharne à ne pas vouloir décroître, le secteur énergétique n’en fait lui aussi qu’à sa tête et continue d’embaucher, porté par les perspectives radieuses s’offrant au secteur des réseaux intelligents.
Les smart grids, vecteur d’emploi important
Alstom vient d’annoncer qu’il embaucherait 750 personnes en 2014/2015. Des prévisions de recrutement notamment dues aux smart grids, comme l’explique Denis Cochet, président d’Alstom France, dans les colonnes du Parisien : « On recherche beaucoup de profils d’ingénieurs qui touchent au technique, à l’électronique, à l’électrique, en rapport avec les réseaux intelligents. Et cela va continuer plusieurs années ».
Des opportunités de travail qui ne s’offrent pas seulement aux profils aguerris : « Il y a aussi des propositions pour des BTS. On essaie de développer également des contrats d’alternance. Sur l’année écoulée, on en a signé 700 en France dont 20 % en dessous du niveau bac. »
Du côté d’ERDF aussi, on s’attend à des embauches en pagaille. La raison en est simple. D’ici 2020, 35 millions de compteurs communicants Linky vont être installés en France. Une innovation technologique qui va permettre de créer environ 10 000 emplois, dont une grande partie dans l’Hexagone : 5 000 emplois pour la fabrication et 5 000 supplémentaires pour l’installation.
Les constructeurs des compteurs seront choisis dans le cadre d’un vaste appel d’offres. Landys & Gyr, fabricant historique de compteurs, a d’ores et déjà promis de créer une usine en France s’il remportait une partie du marché. Concernant l’installation, les emplois devraient ne mettre à profit que des entreprises françaises. Des appels d’offres seront en effet lancés dans plusieurs départements, afin de profiter aux entreprises locales, en ne négligeant pas les petites structures, qui pourront y répondre en se fédérant.
La transition énergétique en première ligne
De façon plus globale, Ségolène Royal, nouvelle ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, estime que la transition énergétique pourrait créer 100 000 emplois en trois ans. Et la ministre ratisse large. Ce plan n’exclue aucun des domaines d’activité que sont « les énergies renouvelables, le véhicule électrique, le véhicule autonome, le véhicule qui consomme moins de 2 L aux 100 km, le déploiement des bornes électriques de recharge, l’avion électrique, le TGV du futur, les navires écologiques, le recyclage et les matériaux verts, la rénovation énergétique des bâtiments, la filière de la qualité de l’eau, les réseaux électriques intelligents, la chimie verte, les biocarburants et l’usine du futur ».
Une étude conduite par le Cired/CNRS parle quant à elle de 632 000 emplois créés d’ici 2030, quand l’OFCE évoque pour sa part 825 000 emplois générés par la transition énergétique à l’horizon 2050 si le scénario le plus optimiste se réalise.
Les mauvaises langues pariant, en contrepartie, sur d’importantes destructions de postes dans le nucléaire seront ravies d’apprendre qu’un emploi détruit dans le nucléaire, ce sont 3,3 emplois créés dans l’éolien et 9 dans le solaire. Le calcul est vite fait.