L’Afrique dans l’économie des années 2010
Après l’ébranlement de la crise financière en 2008, le G20 impulse les grandes orientations de la gouvernance mondiale et un nouvel ordre mondial se dessine. Les pays émergents et l’Afrique en particulier, deviennent un enjeu capital pour les économies développées en quête de relais de croissance. Plusieurs personnalités, spécialistes du continent, comme Lionel Zinsou, Jean-Yves Ollivier, ou encore Aurélien Atidégla soulignent quelques critères indispensables au succès de telles stratégies…
Le nouvel ordre mondial se caractérise par une mise en concurrence accrue des Nations et d’une intensification des échanges internationaux. Lionel Zinsou, président de Paribas affaires industrielles rappelait sur le plateau de 28 minutes que ce nouveau paradigme avait mal été appréhendé par la France qui avait l’habitude d’opérer seule dans ses zones d’influence réservées. Désormais, on peut dire que « les pays occidentaux font la course à l’Afrique », et les prévisions de croissance de la région établies par Fond Monétaire International ne devraient que renforcer cette tendance…
Barack Obama, et François Hollande ont d’ailleurs leurs propres initiatives sur le continent alors qu’ils se félicitent de leur collaboration sur le développement africain à Washington. Cette vision enchantée du co-développement est très loin des réalités décrites dans l’autobiographie de Jean-Yves Ollivier, Ni vu, ni connu, qui sera publiée en mars. Le proche de Jacques Chirac, habitué des « hautes sphères du pouvoir d’un certain nombre d’États, de la Chine à l’Afrique du Sud en passant par la Russie, le Qatar ou le Congo-Brazzavil », insiste sur le pragmatisme des nouveaux acteurs des relations internationales, souvent plus en phase avec les attentes des dirigeants africains.
Après plusieurs décennies de collaboration entre les deux rives de la Méditerranée, Jean-Yves Ollivier explique dans une interview donnée au Point, qu’il existe un vrai tissu social en Afrique : « la famille africaine est solidaire, il ne faut pas l’oublier. Il faut voir tout le village qui envoie l’élément le plus prometteur à l’étranger. Celui qui réussit va envoyer de l’argent, pas seulement à sa famille, mais à tout le village ». Cependant, Aurélien Atidégla, Président de la Dynamique des Organisations de la société civile de l’Afrique francophone (Oscaf), affirme que d’importants progrès restent à faire en matière de défense des droits économiques. De pareilles mesures pourraient permettre l’émergence d’un réseau d’entrepreneurs locaux pour soutenir le développement des territoires, par exemple sur le modèle des chambres de commerce françaises…