Rachat de SFR par Numericable : une “manipulation” ?
Depuis plusieurs jours, différentes rumeurs annoncent une reprise de l’opérateur mobile SFR par le groupe Numericable. Si plusieurs indices auraient pu confirmer cette thèse, les spécialistes n’y croient pas du tout. Yves de Kerdrel, de Wansquare, évoque même une “manipulation”.
Il y a quelques semaines, la ministre en charge de l’Economie numérique Fleur Pellerin, ouvrait la porte à une association entre Numericable et un opérateur mobile :
« Un mariage entre Numericable et l’un des autres opérateurs ne serait pas un retour à un marché avec trois opérateurs, car Numericable, surtout présent dans le fixe, n’a pas exactement le même profil qu’Orange, SFR, Bouygues Telecom et Free, qui sont présents sur les deux marchés fixe et mobile ».
Dans le même temps, Vivendi officialisait la scission avec SFR, dans le cadre de sa stratégie de recentrage sur la production de contenu et sur les médias ; Numericable, mis en difficulté par la guerre sur les prix entre ses deux rivaux, Free et Bouygues télécoms, se trouvait dans le besoin de s’associer avec un opérateur mobile pour pouvoir diversifier ses offres.
SFR aurait été une cible parfaite pour les ambitions de Numericable et la rumeur sur un rachat de l’opérateur s’est rapidement propagée. Mais cette théorie ne semble pas crédible une seconde pour des experts comme Olivier Chicheportiche ou Yves de Kerdrel, qui ne voient pas l’intérêt qu’aurait Vivendi à vendre SFR à Numericable et qui estiment que la société est actuellement trop occupée à gérer sa scission et son entrée en bourse pour s’intéresser à un tel rachat.
Ce dernier évoque même une stratégie de Numericable qui aurait attisé cette rumeur, afin de donner l’impression de ne pas être touché par la rivalité Free/Bougues. “Tout cela donne donc l’impression que chez Numericable on rêve les yeux ouverts. Ou bien qu’on cherche à tout prix à imposer au marché l’idée que la société n’est pas la victime collatérale de la guerre entre Martin Bouygues et Xavier Niel. Et que son modèle économique n’est en rien cornerisé”, explique-t-il.
avec une 2CV on ne fait pas une ferrari de course. Le contraire aurait du sens….