Banijay, la cash-machine de Stéphane Courbit bientôt cotée en bourse ?
Lov Group, holding à la barre de laquelle Stéphane Courbit officie, vient de s’arrimer à deux nouveaux bâtiments : le Mélézin, 5-étoiles sis à Courchevel, et la Bastide de Gordes, palace non moins étoilé du Lubéron. Il étoffe ainsi sa flotte, déjà constituée des Airelles et du Chalet de Pierres, toujours à Courchevel, et du Pan Deï Palais de Saint-Tropez. Autant de fleurons de l’hôtellerie qui commencent, entre autres activités, à imposer Lov Group parmi les grands du divertissement. D’autant que Banijay, filiale du groupe consacrée à l’audiovisuel, caresse l’espoir d’une introduction en bourse.
Avec l’aide de la banque Natixis, Lov Group poursuit sa stratégie de développement de sa branche hôtellerie. Stéphane Courbit livre au Figaro son intention de créer une chaîne d’une dizaine d’hôtels de luxe, destinés à accueillir une clientèle internationale. Une ambition qui pourrait se concrétiser via l’ouverture à des investisseurs de ce nouveau pôle d’activité.
S’il fait encore figure de petit nouveau dans ce business, Love Group peut s’appuyer sur une solide expérience dans les autres secteurs de son activité. Née en 1997 du départ d’Endemol France de Stéphane Courbit, société de production qu’il a portée aux nues grâce à l’émission Loft Story, Lov Group fait son entrée dans les affaires par le biais des jeux en ligne. Fin 2007, Mangas Capital Gaming voit le jour, filiale renommée par la suite BetClic Everest Group, possédant quatre sociétés : BetClic, Expekt, Bet-at-Home et Everest. La spécialité de cette escadrille : les paris sportifs, jeux de poker et casinos en ligne.
Mais Courbit n’en oublie pas pour autant son ADN, fortement enserré autour de la sphère télévisuelle. Dès 2008, quelques semaines après avoir quitté Endemol, il fonde Banijay Entertainment, épaulé par des partenaires industriels tels que le Groupe Arnault, les familles Agnelli et De Agostini ou encore AMS Industries. Une dizaine de sociétés tombent dans l’escarcelle de Banijay Entertainment, parmi lesquelles Air Productions (Naguy), ALJ Prod (Alexia Laroche-Joubert) et JES Prod (Benjamin Castaldi) pour le PAF, mais aussi d’autres mastodontes en Espagne, Allemagne ou Etats-Unis.
L’empire de Lov Group ne s’arrête pourtant pas là. La holding a investi dans Euro Media Group, leader européen dans la prestation technique audiovisuelle, et a acquis 50% de Barry&Co Media, à qui appartiennent les mythiques studios de la Plaine St Denis.
La séquence de name-dropping peut sembler fastidieuse. Elle renseigne pourtant assez sur l’allonge de Lov Group, dont les tentacules sont à ce point développées qu’elles sortent des écrans radars. Inconnu du grand public, à l’instar Stéphane Courbit, son dirigeant touche-à-tout, entrepreneur multimillionnaire mais discret, le groupe n’en possède pas moins une santé de fer, et des ambitions élevées. La marotte de Courbit ? Faire de Banijay un des trois premiers groupes mondiaux dans l’audiovisuel. Pas impossible du tout : il se murmure que la filiale de Lov Group pourrait entrer en bourse à l’horizon 2015.
En parallèle de ce socle audiovisuel, l’hôtellerie de luxe et les jeux en ligne, donc. Mais pas que. Lov Group a aussi chiné 50% du label communautaire My Major Company (mais si, le support sur lequel a été découvert le chanteur Grégoire) en 2009, et détient une participation minoritaire dans Rentabiliweb, société de monétisation d’audience lancée par Jean-Baptiste Descroix-Vernier.
La fortune de Courbit est estimée à 450 millions d’euros. Confort. Pas de quoi, pourtant, émousser l’esprit entrepreneurial de notre homme, qui a récemment investit dans le nouvel ensemble alternatif Direct Energie, troisième distributeur de gaz et d’électricité du pays. Même s’il prévoit de se ramasser davantage autour de son coeur d’activité à l’avenir : «À terme, je concentrerai mes investissements sur l’univers de l’Entertainment, c’est-à-dire la production, les jeux en ligne et, dorénavant, donc, les hôtels de luxe », confie-t-il. Entrepreu-tainer pour la vie.