La fermeture des centrales: décision politique ou opportunité économique?
Pour obtenir le soutien des écologistes, François Hollande a promis de fermer une centrale nucléaire. Evidemment les discussions autour de l’allongement de la durée de vie des centrales provoquent aujourd’hui de vives controverses au sein du gouvernement. Derrière ces tribulations politiciennes, quelle est la réalité du démantèlement en France ?
L’exemple de Fessenheim, montre qu’il est possible de fermer une centrale même lorsqu’il n’est « pas établi qu’il existerait des risques graves menaçant la sûreté de la centrale ». En effet, en juillet 2011 l’Autorité de Sûreté Nucléaire avait prolongé la licence d’exploitation de la centrale alsacienne. Mais d’après les journalistes du Monde, le gouvernement devrait se servir de la loi de la transition énergétique pour mettre un terme à l’activité du site d’une puissance de 1800 MW et à l’emploi de 2000 salariés.
Seulement Pierre-Franck Chevet, Président de l’ASN affirme qu’il faut au moins cinq ans pour arrêter l’activité d’un réacteur, et même si le conseiller du Ministre précise que 4 années pourraient suffire, la date butoir sera dépassée. Pourtant, dans un article au Journal du Dimanche, Philippe Martin répétait en juillet dernier, les engagements présidentiels : « Je fermerai Fessenheim d’ici à fin 2016 ».
En effet ce genre de décision ne peut être prise à la légère, d’autant que ces manipulations sont l’objet de véritables enjeux industriels. Ainsi Robert LALLEMENT, ancien Directeur de la gestion des déchets et de l’assainissement au CEA explique qu’ : « Il faut faire attention pour les futures installations nucléaires de tenir compte des leçons apprises durement ».
Autre exemple, la centrale de Brennilis démantelée par EDF rappelle que l’opération peut être créatrice d’emplois et montre surtout l’expertise française en la matière. Par ailleurs, l’ancienneté des centrales au tour du monde laisse entrevoir de véritables opportunités pour nos entreprises : on peut rappeler qu’EDF exploite le plus grand parc nucléaire. François Hollande n’a d’ailleurs pas renoncé à vanter les mérites de nos industriels en dehors de nos frontières ; il a notamment déclaré lors de son voyage au Brésil.: « nous sommes prêts à apporter toute notre expérience et notre sûreté ».