Les industries créatrices et culturelles, une force sous-estimée
Au début du mois dernier, la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), a organisé une présentation d’un panorama des industries culturelles et créatives(ICC) en France, réalisé par le cabinet E&Y. Les conclusions sont unanimes, la culture est une force sous-estimée dans notre pays. En effet, elle représente un chiffre d’affaires global de 74,6 milliards d’euros, soit plus que l’industrie automobile et 1,2 millions d’emplois, à peu près 5% de la population active. Pour Jean-Noël Tronc, président de la Sacem et instigateur du « panorama » d‘E&Y, l’objectif est de quantifier l’apport économique de ces industries afin de leur rendre l’attrait qu’elles méritent.
Cette méconnaissance s’explique selon Jean-Noël Tronc par la grande diversité de ces industries. Il tire aujourd’hui la sonnette d’alarme au niveau européen. Les industries de télécommunications européennes s’étiolent petit à petit et ne pourront pas rivaliser avec Apple ou Samsung. Le rapport économique de la Commission européenne sur la compétitivité montrait qu’«entre 2000 et 2007, le taux d’emploi a cru de 3,5% en moyenne par an dans les industries créatives, contre 1% pour l’ensemble de l’économie de l’UE ». L’avenir de l’Europe passe donc par la création de contenus (qui alimentent justement les industries numériques) et des industries culturelles renforcées. La France doit jouer un rôle moteur pour ses géants comme Universal, première entreprise de production musicale au monde, Hachette, deuxième groupe mondial d’édition ou UbiSoft, troisième éditeur de jeux vidéo.
Sur les neuf secteurs de ces entreprises (arts graphiques et plastiques, musique, spectacle vivant, cinéma, télévision, radio, jeux vidéo, livre et presse), ce sont les arts graphiques et plastiques qui arrivent en tête en France pour le nombre d’emplois, avec plus de 300.000. Niveau activité, c’est la télévision qui mène la danse devant la musique avec respectivement 14,9 et 8,4 Mds d’euros. Jean-Noël Tronc montre également le dynamisme des ICC françaises avec l’exemple du cinéma, la France étant troisième producteur et deuxième exportateur mondial. Par ailleurs, la France est également le quatrième marché de l’art sur la planète.
Le rapport Gallois de novembre 2012 montrait que « les industries culturelles sont un des pôles d’excellence mondiaux de la France ». En plus de cela, les dépenses culturelles et de loisirs représentaient en 2011, 8,4% de la consommation pour les ménages français et 4% du PIB, positionnant la France deuxième des pays du G8, derrière les Etats-Unis. Marc Lhermitte, responsable de l’équipe qui a réalisé l’étude, estime ces chiffres prudents, surtout en ce qui concerne le secteur de la musique, en raison du nombre important de sources à traiter. Ce qui explique notamment la longueur du travail, nécessaire à la constitution cohérente de ce panorama qui devrait prochainement faire l’objet d’une communication en conseil des Ministres d’après les services d’Aurélie Filippetti.
Le président de la SACEM devrait réfléchir plutôt à rémunérer proportionnellement les sociétaires. Il suit le Bureau de la SACEM qui rémunère par sondage aléatoire en sachant que non contractuel et non législatif. La seule rémunération pour les auteurs c’est la rémunération proportionnelle d’ordre public.
Je vous invite à lire le site http://www.auteurs-compositeurs.fr pour apprendre le droit d’auteur.