Suppression de postes chez Alcatel-Lucent : un « tsunami social »
C’est pour parer à de graves difficultés financières que l’équipementier télécoms Alcatel-Lucent a annoncé, mardi 9 octobre, la suppression de 10.000 postes dans le monde, dont 900 en France (soit près de 10% des effectifs tricolores).
Depuis une fusion difficile en 2006, le nouveau groupe réunissant la société française Alcatel et l’américain Lucent Technologie n’a cessé de lancer des plans de restructuration. Des milliers d’emplois ont été les dommages collatéraux de ces réaménagements sociaux, et ce sixième plan ne fait pas exception. C’est au cours d’un comité de groupe européen que la direction du groupe a présenté ce plan social qui vise à réduire ses coûts fixes de plus de 15% d’ici à 2015. Le communiqué affirme que pour retrouver le chemin de la rentabilité, Alcatel-Lucent doit réduire ses coûts d’un milliard d’euros.
Pour ce faire, 10.000 postes seront supprimés d’ici à 2015 : 4.100 en Europe, Moyen Orient et Afrique; 3.800 en Asie et dans le Pacifique; et 2.100 sur le continent américain.
En France, le groupe souhaite recentrer ses activités sur les sites de Villarceaux et de Lannion, et prévoit la suppression de 900 postes en 2014 alors que 900 autres feront l’objet de redéploiement interne et externe. Les sites de Rennes et Toulouse vont être fermés et ceux de Eu, Ormes et Orvault devraient être revendus d’ici 2015.
« La France et l’Europe paient encore un lourd tribut: 4.100 suppressions de postes en Europe dont 900 en France, (…) avec en plus des fermetures de sites. C’est violent!« , a affirmé Stéphane Dubled, délégué central CGT. « Nous avons demandé à la direction d’Alcatel-Lucent de reformater à la baisse le plan social, le réduire » a pour sa part déclaré devant l’Assemblée Nationale Arnault Montebourg, ministre du Redressement productif.