Numericable : les dessous de son introduction en bourse
L’entrée en bourse de Numericable approche, avec une valorisation plus que considérable à la clé. Les montants de l’opération sont estimés entre 4 et 6 milliards d’euros par les analystes. Une capitalisation qui, si elle se fait dans les conditions attendues, pourrait bien être la plus importante à la bourse de Paris depuis 2007.
Tout commençait mi-septembre, alors que le câblo-opérateur entamait son processus d’introduction à la bourse de Paris. Il est question de placer entre 20 et 40 % de son capital sur les marchés financiers, avec une augmentation de capital supplémentaire de 200 à 250 millions d’euros.
Lundi 14 octobre 2013, la direction recevait les conclusions des analystes financiers chargés d’évaluer l’opération. Elles n’ont pas été rendues publiques. Le câblo-opérateur démarchait le même jour les investisseurs potentiels.
Cette volonté d’être cotée intervient après plusieurs années difficiles. Des grèves en 2009 avaient notamment perturbé les activités du siège et avaient écorné l’image de l’entreprise. Mais aujourd’hui, Numericable peut se targuer d’être leader sur le marché du très haut débit, avec 9,9 millions de foyers desservis par son réseau, dont 5 millions, qui bénéficient de la fibre optique. Le groupe s’estime enfin assez fort pour rejoindre la bande des opérateurs télécom déjà cotés : Orange, Bouygues, et prochainement SFR.
Le groupe compte sur son introduction en bourse pour diminuer sa dette, mais surtout pour accélérer le rythme de ses investissements. Ils s’élevaient à 286 millions d’euros en 2012, 243 millions en 2011 et 239 millions en 2010. Il est prévu qu’ils atteignent 320 à 330 millions en 2013. Numericable a l’intention d’allouer 220 à 230 millions d’euros de plus d’ici à 2016 à la rénovation de son réseau pour passer du câble à la fibre.
La rénovation de son réseau lui permettrait la connexion de 3,5 millions de foyers supplémentaires en FTTB ainsi que le développement de réseaux FTTH dans le cadre de nouveaux partenariats. In fine, tous ces investissements l’autoriseraient à tabler sur une croissance annuelle de 2 à 5 % de son chiffre d’affaires.