The Media Shaker réfléchit à l’avenir de la TV
Le progrès technique emporte avec lui son lot de changements, pour pouvoir s’y adapter il convient d’anticiper les nouvelles tendances. Les acteurs culturels se trouvent dans cette situation avec le développement du numérique. C’est pourquoi la ministre de la culture Aurélie Filippetti, rappelait dans une interview accordée au journal Le Monde qu’il s’agissait « de penser une politique culturelle 2.0, à l’heure du siècle « connecté » ». Afin de récolter l’opinion des internautes le site the media shaker interroge ce mois-ci, les internautes sur l’avenir de la télévision, alors que le projet de loi sur l’indépendance de l’audiovisuel public vient d’être voté au Sénat.
Quand les parlementaire défendent les chaines TV
Dans le courant de l’été, le Sénateur Jean-Pierre Plancade de la commission de la culture, a remis un rapport dans lequel il propose de faire évoluer la législation pour autoriser les chaines à obtenir des parts de coproduction ; soit accorder plus de rétribution pour le financement des productions culturelles. Avec la présentation du projet de loi sur l’audiovisuel public, ce dernier a décidé d’amender le texte gouvernemental afin d’y insérer cette disposition. Toutefois, avant qu’elle ne soit transcrite dans la loi, il faudra encore qu’elle soit validée en commission mixte paritaire.
Initialement, les travaux avaient été confiés à Laurent Vallet, directeur général de l’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (Ifcic), qui s’était déjà prononcé favorablement sur ce dispositif. Pourtant, Jean-Pierre Guérin, le président de l’Union syndicale de la production audiovisuelle, tient à protester contre la manière de procéder. L’amendement du sénateur s’apparente selon lui à un « cavalier législatif », désormais son l’objectif est de « ne pas accorder aux chaînes de « mandats de distribution « qui leur permettraient de bloquer la rediffusion d’une émission ».
Les chaines TV peuvent-elles s’en sortir seules ?
Rodolphe Belmer, Directeur Général de Canal + nous explique les spécificités auxquelles sont confrontés les chaines françaises dans la mondialisation : « pour les chaînes, la difficulté vient aussi de la réglementation française en matière d’audiovisuel: obligations de financer la création, pluralisme (un groupe ne peut détenir que sept chaînes hertziennes), interdiction de diffusion de films les mercredis et samedis soir ». Jean-Yves Le Moine, consultant nouvelles technologies, nous confirme dans son article TV or not web versus web or not TV, le besoin des acteurs du petit écran de se réinventer un business économique : « pour sortir de la crise les chaines de télévision doivent offrir la meilleure expérience d’usage possible pour donner aux « users » les contenus comme ils désirent, quand ils les désirent et où ils les désirent ».
Plus prosaïque, Matthieu Viala, associé Making Prod commente dans le Républicain Lorrain: « le monde de la télé est ancien : ce média a 70 ans, YouTube n’a que 8 ans. Et le marché de la télé gratuite va peu progresser, alors que le marché du payant va encore se développer ». En somme, les chaînes de télévision ont leurs armes à faire valoir dans la compétition médiatique qui s’annonce. Auront-elles la possibilité de s’en servir ? L’avenir nous le dira…