EDF le géant électrique du marché britannique
Alors que les signes de la croissance sont à présent stabilisés, il faut anticiper la hausse naturelle de la consommation énergétique. C’est probablement dans cette optique, que le gouvernement de David Cameron a souhaité s’équiper de deux réacteurs nucléaires de quatrième génération…Surtout qu’avec le contexte post-Fukushima, les exigences de sûreté ont été renforcées. L’EPR, rappelle le ministère du redressement productif, est le réacteur disposant des meilleurs systèmes de sécurité au monde, il a d’ailleurs reçu la certification de l’Agence en charge des risques outre –manche (ONR).
Le 17 octobre dernier, les autorités britanniques ont finalement décidé d’autoriser les investissements chinois dans le secteur du nucléaire. Avec cette décision, c’est bien Electricité De France, qui devient le premier producteur d’électricité de Grande Bretagne. En effet, grâce à cette nouvelle législation, le nouveau partenariat conclu entre EDF et CNG permettra l’installation de deux EPR sur le site de Hunkley Point.
D’après les informations du Wall Street Journal, « la part « chinoise » devrait être comprise entre 30 et 40 % et celle d’EDF, qui sera maître d’œuvre, avoisiner les 45 à 50 % ». Par ailleurs, le gouvernement britannique devrait s’engager sur un prix de rachat du Kilowatt heure autour de 92,5 Livres, même si ce prix pourrait légèrement diminuer en cas d’installations supplémentaires à Sizwell dans l’est de l’Angleterre.
Tandis que certains profitent de l’occasion pour rappeler que c’est plus de deux fois supérieur à l’Accès Régulé à l’Electricité Nucléaire Historique (ARENH), les analystes le confirment, le prix de l’électricité va augmenter. D’ailleurs, d’après Allessio Beverina, responsable du pôle clean tech chez Sofinnova Partners : « 109 euros pour les 35 prochaines années, c’est un prix correct, sachant que le tarif de l’électricité en Europe devrait doubler dans ce laps de temps ».
Historiquement, les prix de l’énergie dans un système insulaire sont souvent majorés. Afin de rassurer les Français, Henri Proglio affirme cependant que les prix de l’énergie seront dans notre pays, les moins chers d’Europe à l’horizon 2035, tout en n’excluant pas une hausse des tarifs. La construction de ces deux installations devraient fournir 7% del’électricité des Anglo-Saxons, et représente un coût de 16 milliards de Livres.
Cette réalisation est donc un « accord historique », selon les termes du chef de l’Etat François Hollande. Une nouvelle accueillie avec enthousiasme également du côté de Downing Street, le Ministre de l’Energie, Ed Davey, souligne, « pour la première fois, une centrale nucléaire dans ce pays n’aura pas été construite avec l’argent du contribuable britannique. Cela nous permettra de renforcer et sécuriser notre modèle énergétique, grâce à une source d’électricité sûre, fiable et produite sur notre territoire ».
De part et d’autre de la manche, c’est un accord « win-win », en tout plus de 30 000 emplois directs et indirects pourraient être créés, dont 5 à 10 000 en France, selon Bercy. Surtout que l’énergie atomique semble ne pas provoquer les mêmes craintes chez les écologistes britanniques, le journal Les Echos nous révèle à cette occasion, que certains groupes devenus « mainstream » dans le champ de l’écologie défendent ardemment l’énergie nucléaire au nom de la lutte contre le réchauffement climatique…