Des Respirations à Atmos’fair : l’air, une priorité environnementale et économique
La qualité de l’air, intérieur et extérieur, est devenue en quelques semaines un enjeu national, voire international, au centre des événements les plus importants de cet automne, et pour cause. Alors que la pollution de l’air vient d’être classée « cancérigène certain » par l’Organisation Mondiale de la Santé, le ministère de l’Écologie français révèle son prix pour le système de soins du pays : 825 millions d’euros.
« Le souci de la santé publique est le premier devoir d’un homme d’Etat ». Ce qu’affirmait déjà au XIXème siècle l’ancien Premier ministre britannique, Benjamin Disraeli, est aujourd’hui doublement vérifié. De priorité sanitaire, la qualité de l’air est en passe de devenir une priorité également économique.
Asthme, bronchites aiguës… Des maladies qui ont un coût
La pollution atmosphérique est cancérigène, c’est aujourd’hui un fait. La qualité de l’air n’a cependant pas attendue cette étude de l’OMS pour s’attaquer à notre santé. Aujourd’hui, plus de 30% des personnes nées après les années 80 en Occident souffrent d’allergies cliniques. Entre 1980 et 2000, leur nombre a augmenté de plus de 50%. La qualité de l’air se détériore jour après jour depuis de nombreuses années. Une dégradation qui n’a pas que des conséquences sanitaires selon le Commissariat général au développement durable (CGDD).
Consultations, médicaments, hospitalisation, passages aux urgences, indemnités, etc. Les caisses du système de soin français se retrouvent elles-aussi gravement impactées par la qualité médiocre de l’air que nous respirons. Selon l’organisme dépendant au ministère de l’Écologie, « le coût total se situe dans un intervalle de 335 millions à 1,1 milliard » d’euros. Une somme qui surprend presque autant que le nombre de malades recensés chaque année.
L’asthme environnemental concerne 20 000 à 70 000 personnes dans le pays. Les bronchites aiguës se contentent quant à elles d’une moyenne de 950 000 cas par an. Ses maladies coûtent par personne en moyenne 990 euros pour l’asthme et 180 euros pour les bronchites aiguës, ceci sans compter les passages aux urgences pouvant aller jusqu’à 190 euros par personne. Reste le coût de la prise en charge des malades, de 240 euros environ par adulte et 50 euros par enfant, et on arrive à des dépenses avoisinant le milliard d’euros chaque année, rien que pour la France.
Atmos’fair, Les Respirations, Pollutec Paris : la sensibilisation, une priorité
Pour résorber les risques sanitaires, et les dépenses du système de santé français, un meilleur contrôle des émissions de particules dans l’air et l’aide à la recherche et au développement sont les solutions les plus souvent proposées. Cet automne est d’ailleurs particulièrement marqué par le nombre d’évènements organisés autour de ces problématiques.
Les 25 et 26 septembre dernier, la conférence Atmos’fair est revenue sur l’histoire de la pollution de l’air, des grands épisodes aux problématiques les plus actuelles, afin d’essayer de proposer un plan d’urgence pour la qualité de l’air, aujourd’hui réclamé par nombre de professionnels de santé et d’économistes. Le 8 novembre prochain, la 9ème édition de l’événement pionnier en France, Les Respirations, mettra quant à elle le doigt sur une problématique trop facilement mise de côté en faveur de la pollution atmosphérique : la qualité de l’air intérieur, « dix à vingt fois plus pollué que l’air extérieur » selon son président, Thomas Kerting. Du 3 au 6 décembre, ce sera au tour de Pollutec Horizons de proposer son analyse de la situation actuelle avec un programme de conférences qui mettra également en exergue le problème de la qualité de l’air intérieur comme facteur de maladie et de dépenses étatiques.
Autant d’événements qui se succèdent afin de sensibiliser les particuliers, comme les entreprises et particulièrement le Gouvernement, sur la problématique de la qualité de l’air qui souffre aujourd’hui d’une absence de contrôle et de réglementation précise. Certaines formes de pollutions, comme certaines dépenses, peuvent être évitées et il serait important de s’en donner les moyens avant que les effets néfastes de la pollution de l’air n’aient complètement rongé notre santé, comme nos porte-monnaies.