Valérie Pécresse peut-elle être l’Angela Merkel française ?
Dans son dernier livre (Voulez-vous vraiment sortir de la crise ?), l’ancienne ministre du Budget de Nicolas Sarkozy dresse le portrait d’une droite « réformiste et progressiste » qui aurait perdu en 2012 faut d’avoir mené à leur terme toutes les réformes nécessaires. Une analyse et un timing qui pousse nécessairement à la comparaison avec la chancelière allemande fraîchement réélue Angela Merkel.
Les partis de droite de toute l’Europe cherchent à décrypter les raisons de l’insolente bonne santé électorale d’Angela Merkel malgré la crise. Ne serait-ce pas parce que la chancelière allemande a dès le début de son mandat tracé un cap délibérément réformiste et qu’elle s’y est tenue au cours de ses deux premiers mandats ?
C’est en tout cas l’analyse que doit faire Valérie Pécresse du triomphe du CDU lors des dernières législatives. Les recettes qu’elle propose dans son dernier ouvrage (qui ressemble étrangement à un manifeste pour la reconquête du pouvoir par la droite) ne sont pas toutes nouvelles, mais elle n’a de cesse de marteler une idée-phare : le courage de réformer durablement.
Pas de grandes envolées sur les questions sociétales ou d’identité qui électrisent depuis des années certains cadres de l’UMP. Pas de lynchage du bilan du « sarkozysme » comme d’autres tenors de l’UMP s’y sont prêtés… Valérie Pécresse semble vouloir élever le débat au-dessus des joutes politiciennes et chercher à définir des perspectives pour l’avenir du pays.
Une méthode empreinte de pragmatisme et misant sur des résultats de long-terme plutôt que des « coups politiques » éphémères ? Ce ne serait pas sans rappeler la patte de velours avec laquelle Angela Merkel (qu’on disait pourtant froide et autoritaire à ses débuts) gouverne l’Allemagne.
Il n’en demeure pas moins une question fondamentale pour Valérie Pécresse. La France n’est pas l’Allemagne, et les recettes employées par Angela Merkel passeront-elles dans un contexte politique hexagonal beaucoup plus radical ?