L’Afrique de plus en plus attractive ?
Aujourd’hui le continent africain apparaît comme le nouvel eldorado des investisseurs, comme l’explique l’homme d’affaires Jean-Yves Ollivier. Toutes les caractéristiques sont en effet réunies pour des réussites économiques flamboyantes et les investisseurs ne s’y trompent pas, ils sont de plus en plus nombreux à se tourner vers l’Afrique, nouvelle terre d’avenir.
Comment la France et l’Europe pourraient-elles passer à côté de ce continent regorgeant de richesses, alors que la Chine possède (déjà) plus de 2 000 entreprises au sud du Sahara ? En redéfinissant totalement nos investissements qui n’amènent pas les amortissements escomptés selon Jean-Yves Ollivier, fin connaisseur des questions africaines. Face aux objectifs actuels de l’Agence française de développement (AFD), l’homme d’affaire Jean-Yves Ollivier prône un retour aux fondamentaux. Dans une chronique parue en mars 2013 sur internet, il affirme que « le succès de la Chine en Afrique repose sur la poursuite d’intérêts clairement affichés et assumés, en l’absence d’une mission civilisatrice. »
La France doit donc rompre avec son rêve colonial de civilisateur, ses missions « militaro-humanitaristes » et revenir à des investissements pragmatiques, qui seraient bénéfiques tant aux européens qu’aux africains en créant un cercle vertueux sur le continent mêlant création d’emplois et modernisation des régions par la construction d’infrastructures efficaces et de bonne qualité. « Favoriser la croissance par de grands chantiers et enclencher ainsi un cercle vertueux, ce n’est évidemment pas une idée nouvelle » ironise ainsi le businessman.
En se réclamant du « New Deal » de Roosevelt, Jean-Yves Ollivier réclame une nouvelle dynamique de la France en Afrique, qui passe aussi par un changement des mentalités. « Pas de tissu économique sans présence humaine » nous dit le businessman. Lui-même présent sur le continent pendant une quarantaine d’année, l’homme d’affaire voit dans le travail de terrain un outil formidable de développement, notamment en tissant un vaste réseau de PME au niveau local mais aussi en étant au contact et à l’écoute des besoins des populations.
Revenir à des investissements plus pragmatiques, refonder les objectifs de l’Agence française au développement mais aussi rompre avec la sacro-sainte « mission civilisatrice de l’Occident », voilà des éléments pour éviter de laisser seule la Chine s’installer et s’investir durablement en Afrique. Mais ne serait-ce pas là une forme de « néo-colonialisme », insupportable à nos bonnes consciences européennes ?