L’Afrique et les instances internationales
Afin de ne pas sombrer dans la douce illusion d’une marche perpétuelle vers le progrès, le continent africain poursuit sa collaboration dans une gouvernance supranationale. De rencontres, en Forums, les échanges internationaux sont l’occasion d’imaginer l’Afrique de demain intégrée dans les instances internationales. Alors que seul le Maroc n’appartient pas encore à l’Union Africaine, des progrès ont été accomplis depuis l’époque de Léopold Sédar Senghor. C’est justement pour servir ses améliorations et mettre ses moyens à contribution, que l’homme d’affaire franco-marocain, Richard Attias, s’engage auprès de son continent de cœur… Il veut apporter son expertise des relations internationales pour porter les messages de l’Afrique sur la scène mondiale.
Œuvrer en faveur d’une intégration régionale plus poussée
Première mission, renforcer l’union des pays d’Afrique. Pour y parvenir l’ancien organisateur de Davos a souhaité rapprocher les différents acteurs au cours d’une réunion annuelle organisée au Gabon. Le New York Forum Africa a rassemblé de nombreux dirigeants, dont les chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). La collaboration régionale est effectivement capitale, toutefois le développement du continent passera aussi par sa capacité à étendre ses partenariats au-delà du continent. A cet égard l’organisation d’un sommet internationale dans un pays francophone ne peut pas déplaire à l’ex-directeur de Publicis Worldwide.
Sur ce point Christophe Rufin, ancien ambassadeur de France à Dakar, partage d’ailleurs son analyse : « On a évité l’implosion de ce pays (le Mali) et cela pouvait être la dernière pièce du puzzle pour une Afrique qui redémarre vraiment. Il faut transformer cet essai-là, ouvrir un temps des grands projets et des vrais partenariats avec cette Afrique qui renait de ses crises et qui ne demande qu’à travailler avec nous ».
Intégrer la gouvernance mondiale
En plus d’agir à l’échelle continentale, l’Afrique doit maintenant entrer sur la scène internationale. A la suite du discours prononcé à Dakar par Nicolas Sarkozy, une partie de la gauche bien-pensante a fait ce qu’elle savait faire le mieux : s’indigner ! Pourtant la sémantique sert un message performatif qui n’a pas échappé aux spécialistes des questions africaines. Empruntant les mots d’Henri Guaino, le Président affirmait le 26 Juillet 2007 que « Le drame de l’Afrique, c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire». En effet, la représentation du continent noir dans les instances de la gouvernance mondiale reste marginale aux vues de l’importance du continent en termes de population.
A ce propos, Richard Attias signe une tribune sur le site du Huffingtonpost qui confirme l’analyse de l’ancien chef de l’Etat. Le principe de représentation, pourtant nécessaire à toute organisation démocratique, est complètement ignoré au sein du Comité International Olympique, pour l’homme d’affaires à l’origine de Doha Goals Forum, il est incompréhensible que « dans ce monde globalisé et multipolaire, (…) les quatre-cinquièmes de la population mondiale éternellement mis à l’écart de la gouvernance mondiale du sport ». Sans même évoqué le Conseil de Sécurité des Nations Unies, le publicitaire rappelle que « la présidence du CIO n’est pas une question mineure dans l’équilibre des forces géopolitiques. Le sport joue aujourd’hui un rôle économique, social et diplomatique fondamental, et le CIO représente l’esprit même du sport et de l’idéal de Pierre de Coubertin ».