Zoo de Beauval : les dessous du business du panda
Le zoo de Beauval, situé dans le Loir-et-Cher, accueille depuis un peu plus d’un an deux pandas géants prêtés par la Chine. Le séjour en France de Huan Huan (Rondouillé) et Yuan Zio (Joyeuse) représente un enjeu financier considérable pour le zoo français. En effet, au-delà de faire l’objet une passion frénétique, les pandas sont devenus un vrai business.
Le panda géant, une espèce rare
Le World Wildlife Fund (WWF), dont l’emblème est un panda, estimait en 2004 que 1.600 pandas géants vivaient dans la nature. L’animal est une espèce en voie de disparition, et seuls seize zoos au monde en accueillent.
Pour le zoo de Beauval, qui s’est spécialisé dans la conservation d’espèces rares, le fait d’avoir des pandas est donc un avantage économique majeur face aux autres parcs français et européens, puisque seuls trois zoos européens en possèdent.
Des investissements colossaux
Après de longues années de discussions diplomatiques, la Chine a finalement accepté de prêter Huan Huan et Yuan Zio pour une période de 10 ans. Le montant de ce contrat n’a pas été communiqué, mais un zoo écossais à qui la Chine a également prêté deux pandas géants a déclaré devoir verser près d’1 million d’euros par an à la Chine pour la location des pandas.
D’après la Direction générale des entreprises de la région Centre, le zoo de Beauval aurait investi 1,7 millions d’euros pour recevoir les deux pandas géants. Le zoo a en effet créé une zone chinoise avec des pagodes, des tuiles en céramiques, des bambous et du brouillard artificiel.
Beauval a également dépensé 5 millions d’euros pour agrandir l’hôtel trois étoiles du parc pour être en mesure d’accueillir les visiteurs toujours plus nombreux. Le parc a par ailleurs développé de nombreux produits dérivés à l’image de Huan Huan et Yuan Zio.
Les dépenses engendrées par la présence des deux pandas incluent également les dédommagements versés aux deux soigneurs chinois qui s’occupent des pandas avec les soigneurs français et dont la présence fait partie intégrante du contrat signé avec la Chine. Le parc doit aussi compter sur un budget nourriture colossal. Les animaux s’alimentant de 20 kilos de bambous par jour, le parc dépenserait 800.000€ par an pour leur nourriture.
A noter que le parc a légèrement répercuté ses investissements sur le prix du ticket d’entrée qui est passé de 22 à 24€.
Des retombées financières conséquentes
Les pandas, bien qu’imposant des dépenses faramineuses, sont une source importante de profit pour le parc. Beauval qui avait accueilli 600.000 visiteurs en 2011 a en effet dépassé la barre du million de visiteurs en 2012. De plus son chiffre d’affaire, qui s’élevait à plus de 17 millions d’euros en 2011, aurait atteint les 22 millions d’euros en 2012.
Les pandas ont également un vrai pouvoir d’attraction. Comme le soulignait Magali Chamorro, soigneuse animalière et employée au service pédagogie du zoo au journal Challenges lors de l’arrivée des deux pandas à Beauval : « Le panda dispose d’un énorme capital sympathie ».
Le boom des naissances
Et pour booster encore plus la fréquentation et le chiffre d’affaires du parc, la naissance d’un bébé panda est vivement souhaitée. En effet, après la naissance d’un éléphanteau le 20 juillet 2012 et celle d’un okapi le 27 juin 2013, le parc mise beaucoup sur la naissance d’un bébé panda lors de la présence des deux urcidés. Mais ce n’est pas chose évidente sachant que les pandas sont des animaux solitaires et que la femelle panda n’est féconde que 48 heures par an.