Santé: le Gouvernement place la barre haut
Le secteur de la santé, parce qu’il traverse une période de mutations et porte avec lui les opportunités de croissance dont la France a besoin, est une priorité gouvernementale. Le calendrier de ces dernières semaines a fait la part belle à cette filière d’avenir, mai les acteurs du secteur attendent que les actes viennent confirmer les discours.
Pierre Moscovici a beau affirmer que la France est en sortie de récession, François Hollande a beau avoir promis qu’il inverserait la courbe du chômage, les temps sont toujours durs et le scepticisme de l’OCDE, qui ne prévoit pas de baisse du chômage de la France en 2014, vient renforcer celui des citoyens français. Le Gouvernement continue néanmoins à sa battre en mettant en avant des filières stratégiques d’avenir.
La santé en est une. « Le numérique au service de la santé doit permettre de créer les emplois et la croissance dont nous avons besoin », a déclaré le Premier ministre.
Juillet, le mois dédié à la santé
En signant le Contrat de Filières des Industries et Technologies de Santé (CSF-ITS) le 5 juillet, à la suite de la sixième édition du Comité stratégique des industries de santé (CSIS), l’État a voulu signifier aux industriels de la santé sa volonté de mettre en œuvre des actions concrètes. 44 propositions sont issues de ce contrat et concernent 4 grandes thématiques, dont la Recherche, l’Innovation et la Formation ; la Santé publique, l’efficience sanitaire et le progrès thérapeutique ; la Compétitivité, l’emploi et la production ; et enfin, l’Exportation.
En outre, le 9 juillet, Jean-Marc Ayrault faisait l’annonce officielle du plan d’investissements d’avenir (PIA). La transition énergétique a accaparé l’attention des médias. La santé beaucoup moins. Pourtant, le plan compte également investir dans l’e-santé à raison de 0,4 milliard d’euros. Le PIA et ce Contrat de Filières ont vocation à se compléter pour dynamiser un secteur perçu comme un véritable levier de croissance.
Contrat de Filières et Plan d’investissements d’avenir : des promesses économiques et sanitaires
Le plan d’investissement prévoit notamment de soutenir les entreprises porteuses de projets visant à concevoir, valider cliniquement et industrialiser des produits de santé innovants (biotechnologies, dispositif médical, etc.). Le Contrat de Filières a également pour but d’accroître l’attractivité de la France comme lieu de recherche et de développement des industries de santé.
Pour mobiliser tous les acteurs susceptibles d’aider au développement de nouvelles technologies de la santé, un nouvel appel à projets sera lancé, dans le cadre du PIA, pour des instituts hospitalo-universitaires (pôles d’excellence associant une université, un établissement de santé et des établissements de recherche réunissant, dans un domaine de spécialité donné, des équipes de chercheurs et de médecins français et étrangers).
L’enjeu est certes économique, mais il est aussi sanitaire. Les citoyens français ont de nouveaux besoins, ou même des besoins encore mal pris en compte, que le numérique peut aider à satisfaire. Le PIA prévoit d’investir dans la e-santé, autrement dit dans les technologies, services et usages qui permettront d’adapter les lieux de vie aux difficultés des personnes en perte d’autonomie ou souffrant de maladies chroniques, ou d’apporter du confort et des facilités à des personnes fragiles ou dépendantes : automate et domotique, mobilité, prévention/détection des chutes, télésanté.
Des paroles aux actes : Il reste à franchir « la ligne d’arrivée » selon Hervé Gisserot
Les annonces sont donc nombreuses et positives, mais les acteurs de la filière ne crient pas victoire pour autant, car le calendrier d’application des 44 mesures du Contrat de Filières n’est pas encore clairement défini, ni celui du PIA. « Le CSIS est une ligne de départ et non une ligne d’arrivée », précise le président du Leem, Hervé Gisserot, avant d’ajouter qu’« il est donc essentiel que la France adopte une politique cohérente et pérenne ».
D’autres annonces auront lieu en septembre, lors de la présentation par le gouvernement de ses 30 « plans industriels ». Arnaud Montebourg a fait valoir que certains seront consacrés au numérique et à la santé.
Avec la hausse du chômage annoncée hier, le gouvernement n’est pas prêt de rassurer les Français.