La Croatie, 28ème membre de l’Union européenne
Après la Roumanie et la Bulgarie en 2007, la Croatie, issue de l’éclatement de l’ex-Yougoslavie, intègre à son tour l’UE. Il s’agit d’une étape historique pour un pays autrefois meurtri par les guerres balkaniques et aujourd’hui frappé de plein fouet par la crise économique.
A l’occasion de l’entrée de la Croatie dans l’UE, des milliers de personnes se sont rassemblées, hier, dans les rues de Zagreb où retentissait l’ode à la joie de Beethoven, l’hymne européen. Le Premier ministre Zoran Milanović a déclaré que « le rôle de ce pays est dans l’Europe et dans le monde ».
L’intégration de la Croatie au sein de l’UE intervient à l’issue d’un long processus initié il y a dix ans. L’UE a souhaité un respect strict des critères de convergence (déficit public annuel inférieur à 3% et dette publique inférieure à 60% du PIB) ; quant à l’opinion publique, elle est apparue divisée sur les bienfaits et les inconvénients de cette adhésion.
Le pays est aujourd’hui durement touché par la crise économique. Le taux de chômage s’élève à 22% de la population (40% chez les jeunes). Et les économistes estiment que, à court terme, la Croatie ne devrait pas tirer le moindre bénéfice de son intégration dans l’UE. Bruxelles a exigé que Zagreb cesse de fournir des aides publiques aux chantiers navals et procède à leur privatisation, incitant le pays balte à achever sa désindustrialisation. La Croatie espère tirer profit de l’intégration européenne en optimisant ses retombées touristiques : le secteur du tourisme représente un quart du produit national croate, mais les conditions de travail sont souvent précaires.
L’entrée de la Croatie dans l’UE est une étape transitoire : en effet, le directeur de la Banque centrale croate, Boris Vujčić, a affirmé son souhait de rejoindre la zone euro « dès que possible », c’est-à-dire d’ici « quatre ou cinq ans ».